Quel sera le sort de la rédaction de «Libération» ?
Quelle suite réservera la direction du quotidien Libération à la démission pour «clause de conscience» invoquée par la rédaction pour expliquer son spectaculaire départ en bloc à fin septembre dernier ?
Quelle suite réservera la direction du quotidien Libération à la démission pour «clause de conscience» invoquée par la rédaction pour expliquer son spectaculaire départ en bloc à fin septembre dernier ? Contacté au téléphone, le nouveau directeur de la rédaction s’est abstenu de donner une réponse précise en estimant qu’il n’y a pas de rupture dans la ligne éditoriale du journal qui expliquerait le départ des journalistes.
La clause de conscience, prévue par l’article 15 du statut du journaliste professionnel, est en fait une procédure très compliquée. L’article liste plusieurs situations où le journaliste peut invoquer cette clause, notamment en cas de cession de l’entreprise de presse ou d’un changement notable dans son caractère de nature à porter atteinte à ses intérêts moraux et aux convictions du journaliste. Cette démission n’exempte pas, toutefois, l’intéressé de l’observation d’une période de préavis.
De l’avis même du secrétaire général du SNPM, il sera difficile de prouver cet état de fait. «Le journal est toujours affilié à l’USFP et le patron de la rédaction, Mohamed El Yazghi, n’a pas changé».
Dans tous les cas, en l’absence d’accord à l’amiable, et si le désaccord sur d’éventuelles indemnisations persiste (car la démission pour clause de conscience donne droit aux mêmes indemnités qu’un licenciement abusif), la procédure se corsera. L’article 14 du même statut prévoit la constitution d’une commission tripartite pour trancher, composée des représentants de patrons de presse, de journalistes et de représentants du ministère de la Communication. La commission est présidée par un magistrat.