Les oubliés du système
Votre article sur la CDG, paru dans votre numéro du 21 novembre, me donne l’occasion d’exprimer mon point de vue sur un secteur qui manque terriblement de moyens financiers, alors que sa contribution dans la lutte contre la pauvreté mérite d’être saluée. Il s’agit du micro-crédit, pris à bras le corps presque exclusivement par des associations qui déploient des efforts considérables pour permettre aux personnes les plus démunies de retrouver leur dignité en réalisant des micro-projets susceptibles de les faire vivre.
A ce titre, la CDG, au même titre que toutes les composantes du système bancaire et financier, autorités gouvernementales comprises, doit inclure dans sa stratégie de développement l’appui à ces associations qui ont fait la preuve de leur maturité, de leur maîtrise du risque et de leur capacités de gestionnaire des opérations de prêts. Alors que le taux d’impayés dans le système bancaire est de 10% en moyenne, celui des associations de micro-crédit ne dépasse guère 0,5%, soit 20 fois moins. Sur les 71 milliards de dirhams d’emplois de la CDG, les bons du Trésor et les titres de placement représentent respectivement 42,4 milliards et 13,1 milliards, soit 55,5 milliards et 78% du total des emplois. La mission de la CDG se décline en 2 objectifs, affirmés par ses dirigeants: contribuer à la mise en place des conditions économiques pour accélérer la croissance (mission d’intérêt général ) et une logique de rentabilité financière et économique. Consacrer une partie de ses ressources à ce secteur, au demeurant très peu risqué, serait en ligne avec la mission de la CDG, puisque d’une part, cela contribue à la création de richesse pour le pays, et, d’autre part, la rémunération sera supérieure au taux de placement en bons du Trésor à 10 ans. Le Maroc a besoin de soutenir les personnes économiquement faibles afin de rendre au mot solidarité sa véritable signification.