Les Américains tiennent à nous vendre leur blé
A l’approche de la fin d’année, date butoir pour la signature de l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis, les agriculteurs américains se font insistants. Ils mettent la pression sur le gouvernement fédéral pour avoir rapidement libre accès au marché marocain. Le 26 novembre dernier, selon le journal de l’Association des céréaliers américains, le sénateur du Montana, Max Baucus, a adressé une lettre récriminatoire à Robert Zoellick, patron de la délégation des négociateurs US. Dans sa missive, le sénateur prévient le négociateur que «les céréaliers ne toléreront pas que l’accord de libre-échange exclue les opportunités de business pour les céréaliers américains comme le suggèrent les négociateurs marocains».
Le sénateur ne mâche pas ses mots, exprimant sans doute ce que pensent tous ses confrères de l’agriculture marocaine, et dans des termes pas toujours très tendres. «Le Maroc doit comprendre que sa politique agricole actuelle ne peut être durable», poursuit-il dans sa lettre. Le sénateur parle évidemment des céréales et de l’entêtement du gouvernement marocain à vouloir subventionner les producteurs. Mais là, le sénateur ressemble au chameau qui ne voit pas sa bosse mais celle de son voisin. Notamment quand il parle de subventions. Monsieur le sénateur semble oublier que les agriculteurs de son pays sont les plus subventionnés au monde, et c’est l’OMC qui le dit.