Le litige entre l’Etat et la CDT s’enlise
On croyait que la lenteur dans le traitement des litiges était le propre du Maroc ou des pays du tiers-monde. Mais il n’en est apparemment rien. Le contre-exemple nous vient cette fois-ci de Suisse, plus exactement de l’Organisation internationale du travail (OIT). Le comité de la liberté syndicale qui émane de l’OIT planche depuis 2001 sur une plainte déposée par la Confédération démocratique du Travail (CDT) contre le gouvernement du Maroc au sujet de plusieurs salariés de l’ex-CNCA (actuellement le Crédit agricole) qui auraient été sanctionnés ou mutés à cause de leurs activités syndicales. Pas plus tard qu’en juin 2005, les 18 membres du comité réunis à Genève se sont encore penchés pour la énième fois sur le dossier.
Cette fois-ci, il semble que l’on s’approche de la fin. Dans le rapport soumis au conseil d’administration de l’OIT, le comité demande expressément à la plus haute instance de l’organisation d’approuver deux mesures importantes. La première exige du gouvernement marocain d’ouvrir rapidement des enquêtes pour déterminer si oui ou non les salariés en question ont été sanctionnés en raison de leur appartenance syndicale. Partant, et c’est là la deuxième mesure, le comité demande au gouvernement, au cas où le caractère anti-syndical de ces sanctions était démontré, de lever les sanctions pour certains, de réintégrer ceux qui ont été licenciés avec le paiement des salaires dus au titre de toutes ces années. Pour autant, il ne faut pas s’attendre à une réponse rapide du gouvernement. A une demande d’information adressée par le comité, en juin 2002, le gouvernement marocain n’a répondu qu’en janvier 2004, soit deux ans plus tard. Autant dire que c’est reparti pour un tour.