Le casse-tête d’Abdellatif Jouahri

La nouvelle formule de taux variables bute sur les anciens dossiers.

Annoncée pour 2009, la révision du mécanisme d’indexation des taux d’intérêt des crédits à l’économie à taux variables ne prendra finalement pas effet cette année. Pourtant, «les modalités d’implantation du nouveau système ont déjà été fixées», comme l’a assuré wali Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, à l’occasion de la réunion trimestrielle du conseil de la banque centrale.  
Qu’est-ce qui coince ? Un seul point relatif aux anciens dossiers de crédit à taux variables, indexés sur les bons du Trésor, et au traitement qu’il faudra leur réserver une fois que la nouvelle formule (se basant sur une référence monétaire de BAM) sera mise en place. Entre les différences de libellés existant dans les contrats de prêts à taux variables d’une banque à l’autre, et l’interdiction juridique de réviser rétroactivement ces contrats, la réponse relève du casse-tête. Plusieurs pistes sont explorées. La 1ère consisterait à maintenir les 2 mécanismes d’indexation, l’ancien et le nouveau, jusqu’à ce que le stock d’anciens contrats soit épuisé. Cette solution pourrait s’avérer contraignante en termes de gestion autant pour la BAM que pour les banques commerciales. D’où une seconde piste qui préconise la possibilité de convertir les anciens dossiers en emprunts à taux fixes. Seul hic, cette configuration serait pénalisante pour les clients puisqu’ils se verraient appliquer une prime de fixité. Aux conditions actuelles du marché, cette prime atteint en moyenne 80 points de base.
Cela ferait beaucoup de mécontents, surtout que les crédits à taux variables ont représenté 33% des prêts accordés en 2008. BAM demandera aux banques de faire un geste à l’intention des clients qui ont toute latitude de refuser le basculement.