Il fait frisquet

Par le mauvais temps qui court, engager une conversation avec un inconnu dans un lieu de convivialité est facile comme bonjour. Il suffit de faire allusion au froid régnant, à coup de formules convenues, et la glace se trouve aussitôt rompue. C’est dire combien nous faisons du froid toute une montagne. Pourtant, il est de saison. Seulement, nous sommes enclins à l’oublier. L’hiver, il fait froid. C’est l’évidence même. Le Petit Robert le consigne noir sur blanc : l’hiver est «la plus froide des quatre saisons de l’année». Depuis la nuit glaciale des temps, la saison hivernale est l’époque des gelées et des frimas. Il n’empêche qu’elle nous cueille à chaque fois à froid. Sans doute parce que nous nous sommes longtemps acclimatés à la confusion des saisons. Et bien que l’hiver soit redevenu hivernal, il nous prend toujours au dépourvu. Cette fois, nous sommes assiégés par un hiver qui s’annonce particulièrement têtu, si l’on juge par l’avalanche de désagréments qu’il a provoqués. La plupart des chemins montagneux sont déjà coupés, les écoles fermées, les habitants isolés. Partout, le froid fait des siennes, gelant les esprits et les corps, réfrigérant les ardeurs, freinant les élans constructifs. Pas moyen de se réchauffer : le championnat de football fait relâche pendant trois semaines, la fédération cherche toujours désespérément un sélectionneur national, et pour combler la mesure, l’Algérie, dont nous sommes supporteurs, vient de se faire étriller (0-3) par le modeste Malawi, d’entrée de jeu de la CAN. Vivement, des temps plus cléments !