George W. Bush : tout va mal parce que tout va bien

La situation en Irak empire. Les 26 et 27 octobre, une série d’attentats terroristes a fait des dizaines de morts et des centaines de blessés, irakiens et civils pour la plupart. Le nombre d’attaques contre des cibles américaines est passé d’une dizaine à 25 par jour selon des responsables militaires cités par des journaux américains.
La réaction du président Bush a été rapide : «Plus nous enregistrerons de succès sur le terrain, plus les terroristes réagiront. Plus les Irakiens sont libres, plus l’électricité revient, (…), plus les enfants vont à l’école, plus ces tueurs sont désespérés. Ils haïssent la liberté. Ils aiment la terreur. Ils aiment créer la peur et le chaos». En somme, tout va mal parce que tout va bien.
En fait, quelle que soit l’évolution de la situation, George Bush ne saurait se résigner à ordonner un retrait massif des Américains qui signifierait pour lui la perte de tout espoir de réélection en 2004.
Aux Etats-Unis, la situation est diversement commentée, mais ce que l’on peut retenir, c’est que les critiques contre la guerre de Bush sont de plus en plus virulentes, aussi bien de la part des hommes politiques, des médias qu’au sein de l’opinion publique. Quelques manifestations ont même été enregistrées.
Mais attention : l’Irak n’est pas (encore) le Vietnam des Américains. Au Vietnam, l’engagement américain avait duré plus de dix ans et le corps expéditionnaire était en fait une véritable armée de plus de 500 000 hommes, des appelés pour la plupart. Aujourd’hui, nous sommes en présence d’une armée de métier, dont l’effectif est «seulement» de 150 000 hommes et dont les pertes n’ont pas dépassé 130 morts depuis mai dernier.