Frictions diplomatiques avec les EAU

la douane bloque le lait en poudre émirati
L’affaire du lait en poudre importé des Emirats Arabes Unis a pris une tournure inattendue. Le dossier qui, a priori, devait être une affaire purement commerciale mettant aux prises des importateurs, des producteurs nationaux et l’administration des douanes a pris une coloration diplomatique. Rappelons qu’il y a quelques semaines, la multinationale Nestlé avait protesté contre l’adjudication du marché d’approvisionnement en lait en poudre des Forces armées royales (FAR) à un importateur national, arguant de concurrence déloyale. Suite à cela et aux fins d’enquête, l’administration des douanes avait bloqué un premier arrivage de lait en poudre, d’une valeur de 5 millions de DH en provenance des EAU. Normalement et en vertu de l’accord de libre-échange qui unit les deux pays, les produits en provenance des Emirats sont censés bénéficier d’un taux zéro, ce qui a permis à l’importateur de se positionner sur le créneau et de remporter le marché.
Enquête faite, l’importateur s’est vu réclamer le paiement de droits de douane. Raison invoquée : la règle d’origine n’était pas respectée. En effet, une marchandise en provenance des EAU ne peut bénéficier du taux zéro que si 40% au moins de la valeur ajoutée qu’elle incorpore a été réalisée aux Emirats. Or, dans le cas d’espèce, et selon des sources douanières, l’importateur en question n’a pas été en mesure de prouver que le lait en poudre, à l’origine en provenance de la Nouvelle-Zélande, comportait effectivement les 40% de valeur ajoutée d’origine émiratie (voir également article p. 14).
Signalons que quelques jours après le début de l’affaire, l’ambassadeur des EAU au Maroc s’est déplacé en personne au ministère du Commerce et de l’Industrie où il s’est entretenu longuement avec le ministre Salah Eddine Mezouar sur la question