Des pluies exceptionnelles mais aussi des infrastructures mal faites

Mohammédia sauvée par le canal de délestage.
Tous les experts et spécialistes de la gestion urbaine vous le diront : un réseau d’assainissement liquide ne peut jamais être dimensionné pour permettre de résorber des pluies exceptionnelles qui surviennent tous les dix, cinquante ou cent ans. Aujourd’hui, c’est un peu le discours mis en avant par les gestionnaires de Casablanca et les responsables de la Lydec pour expliquer les événements du 30 novembre. Mais ce n’est pas tout. Il faut dire aussi que certains dégâts pouvaient être évités si les choses étaient faites dans les règles de l’art. Une chaussée à peine réalisée qui s’affaisse, laissant place à un énorme cratère, un édifice public construit par une administration, de surcroît, qui prend trois mètres d’eau parce que tout simplement construit dans le lit d’un oued…, sont autant de dégâts qui n’ont rien à voir avec le caractère exceptionnel des pluies qu’a connu Casablanca. Cela dit, le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd. A Mohammédia, par exemple, en 2002, il avait suffi de 80 mm de pluies en quelques heures pour que la ville se transforme en un marécage géant. Le 29 novembre, il a été enregistré plus de 140 mm et, pourtant, les zones basses de la ville ont été épargnées. Pourquoi ? Parce que, entre-temps, un canal de délestage de l’oued El Maleh a été construit par la Lydec. Aujourd’hui, une grande partie des inondations enregistrées à la périphérie sud de Casablanca sont dues à l’oued Bouskoura. Mardi 29 novembre, les autorités de la ville ont fait du porte-à-porte chez les entreprises de la zone les invitant à tout déplacer aux étages supérieurs en prévision d’une éventuelle crue plus forte de l’oued Bouskoura. La Lydec a lancé, il y a quelques mois, le projet de canal pour détourner les crues de l’oued et le rediriger vers le littoral. Elle devrait peut-être penser à accélérer le planning de réalisation de cet ouvrage.