Des «fantômes» régularisés
Apartir de décembre prochain, les nouvelles mesures en matière de paiement des salaires des fonctionnaires entreront en vigueur. Il s’agit précisément du rapprochement que doit faire chaque administration entre les fichiers de ses effectifs et ceux de la direction des Rémunérations (ex-DOTI). Désormais, chaque administration devra passer en revue les salaires qui lui sont servis en indiquant clairement la situation actuelle de chaque fonctionnaire figurant sur la liste. Le résultat escompté est de faire en sorte que «seuls seront payés les fonctionnaires en activité».
En fait, la terminologie choisie, «fonctionnaires en activité», permet aux responsables gouvernementaux de trouver une issue honorable à l’épineuse question des «fonctionnaires fantômes». En effet, le principe aurait voulu que seuls soient payés les fonctionnaires exerçant réellement au sein d’un ministère donné. Or, au moment où le débat sur ces «fantômes» a surgi, on s’est rendu compte que des centaines de fonctionnaires travaillaient effectivement mais pas pour le compte des ministères auxquels ils sont officiellement rattachés. Ils sont en effet officieusement affectés au service de hautes personnalités étatiques et les priver de leurs salaires aurait été injuste. Les spécialistes de la fonction publique ont trouvé la parade. Début novembre, un décret, passé inaperçu, instituait la notion de «mise à la disposition», permettant à ces «fantômes» de régulariser leur situation par rapport à l’Etat