Centres de dialyse sans néphrologues

cinq d’entre eux, équipés depuis 2004, n’ont pu ouvrir

L’Etat finira-t-il par recourir à des médecins étrangers comme l’annonçait il y a quelque temps Mohamed Cheikh Biadillah, ministre de la Santé ? Il n’est pas impossible que l’on se dirige rapidement vers cette solution, du moins en ce qui concerne les spécialités. Et pour cause. Cinq centres de dialyse, achevés et entièrement équipés depuis 2004, n’ont pu être ouverts à cause du manque de néphrologues dans le secteur public.
Auprès du département de la santé on apprend que ce n’est pas tout. En effet, les besoins dans cette spécialité sont plus élevés puisque six autres centres en cours d’achèvement seront dans le même cas à partir de 2006. Ce qui rappelle l’histoire de la première greffe de moelle osseuse réalisée au Maroc en 2003 et qui aurait pu avoir lieu un an plus tôt si le pays avait disposé d’infirmiers spécialisés, qu’il a fallu former à la hâte dans ce cas précis.
C’est là une aberration de plus, qui vient s’ajouter à celle des 252 dispensaires et centres de santé qui, un peu partout dans le pays, sont eux aussi équipés et fermés pour manque de personnel. Malgré les efforts du ministère, seule une quarantaine d’entre eux a pu ouvrir ses portes aux citoyens en 2005. Le reste le sera en fonction de la disponibilité de médecins et d’infirmiers.
De fait, le problème a une double cause. D’une part, le manque réel de compétences, en raison du nombre insuffisant de praticiens formés. C’est le cas pour les néphrologues et, partiellement, pour les infirmiers. D’autre part, le refus des médecins et infirmiers d’accepter des postes ailleurs que dans les grands centres urbains. Rappelons toutefois que ce ne sera pas la première que le Maroc fera appel à des médecins étrangers puisque des opérations ponctuelles ont déjà eu lieu avec la Chine dans le cadre de la coopération internationale.