Jours difficiles
Le Maroc a besoin d’unité
et de détermination. D’un sursaut plutôt que de sinistrose.
Le Maroc vit des moments difficiles, en particulier sur le plan macro-économique. La hausse du pétrole va se poursuivre et devient une donnée structurelle qu’il faudra désormais intégrer. Ses effets négatifs sont multiples, sur la balance commerciale, les finances publiques ou tout simplement le coût de la vie.
2005 est aussi une année de sécheresse. Le taux de croissance prévu a d’ailleurs été revu à la baisse. Il ne devrait pas excéder 1,5%, l’équivalent du taux d’accroissement démographique.
Le déficit budgétaire est un mal chronique, seulement atténué par le recours à une médication ponctuelle qui ne traite que les symptômes et pas les causes : la privatisation.
La croissance ne décolle pas, malgré les multiples réformes et les nombreux chantiers. Elle reste aussi tributaire du climat. Sans des taux de croissance de 5 à 6% par an, sur une longue période, impossible d’éviter une accentuation du chômage et des tensions sociales. On n’arrive même pas à absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail. Quant au stock de chômeurs, n’en parlons pas.
A côté de cela, le dossier du Sahara subit l’offensive algérienne la plus violente depuis le début des années quatre-vingts.
Face à cette situation, il n’y a ni baguette magique ni remède miracle. Il n’y a que le travail. Le Maroc a besoin d’un sursaut plutôt que de sinistrose. Il a besoin d’optimisme et le sondage que nous avions effectué au mois de mai avait montré que la plupart des patrons restent optimistes malgré la conjoncture.
Car les raisons d’espérer ne sont pas rares. D’abord, il faut savoir que le Maroc a traversé des moments bien plus difficiles par le passé. La décennie quatre-vingts, en particulier les six ou sept premières années, avec les sécheresses, les déficits budgétaires, l’endettement, le PAS, les restrictions sur les importations, les taux d’intérêt élevés, avait été terrible. Et pourtant, cela n’avait pas empêché le pays de redémarrer très fort.
Ensuite, les clignotants verts sont aujourd’hui là : tourisme, Tanger Med, infrastructure, 2e licence du fixe, INDH, AMO, sont autant de chantiers et de raisons d’y croire. L’autoroute Asilah-Tanger vient d’être ouverte, celles d’El Jadida et de Marrakech avancent bien et celle d’Agadir va démarrer avant la fin de l’année.
Le pays avance. Il a besoin d’unité et de détermination. Pas de sinistrose.