Des plans B à trouver
Le tourisme et l’immobilier obéissent à des cycles de hausse et de baisse. Il serait temps pour l’économie que les autres moteurs prennent le relais de la croissance.
En ce début d’année 2008, l’économie connaît un passage à vide. Les secteurs qui ont dopé la croissance au cours des quatre dernières années subissent un léger essoufflement et la hausse du coût des produits alimentaires affecte quelque peu la consommation. Rien d’étonnant à cela. Après des taux de progression à deux chiffres, les secteurs qui ont surperformé la demande moyenne mondiale ou nationale se retrouvent face à des aléas que l’on connaissait déjà. Pour le tourisme, c’est un nouveau type de demande qui s’exprime, le désir de voyager hors des circuits convenus. Sans compter que Marrakech n’est pas la seule destination à offrir soleil et dépaysement. Toujours dans le même créneau, mais en amont, ce sont les ressources qualifiées qui manquent pour rendre opérationnels les centaines d’hôtels et de complexes touristiques prévus au programme.
Sur un autre plan, l’immobilier est arrivé à cette limite que l’on prévoyait depuis un an : l’impossibilité pour la classe moyenne – celle qui exprime la plus forte demande – d’acheter un logement de moyen standing à moins de s’endetter lourdement et d’avoir sous le coude 400 000 DH de noir à débourser.
Dans les deux cas, si crise il y a, il faut espérer qu’elle soit de courte durée et que les réglages, que l’on aurait aimé voir anticiper, soient opérés rapidement. En attendant, il faudra bien que les autres moteurs de l’économie prennent le relais. La traditionnelle industrie, l’offshoring, la chimie, l’agriculture exportatrice, les services à valeur ajoutée…
Toutes ces branches, qui font tampon entre une agriculture vivrière qui détruit des emplois et des secteurs locomotives qui en créent, devraient passer à la vitesse supérieure en amorçant leur décollage, et en devenant elles-mêmes porteuses d’une croissance à deux chiffres. Qu’elles soient classées parmi les activités retenues pour Emergence ou non, l’essentiel est que la dynamique globale se maintienne car le risque est archiconnu : toute activité, et à plus forte raison l’immobilier et le tourisme, obéit à un cycle de hausse et de baisse. Continuer de dépendre fortement de ces deux mamelles du Maroc, c’est hypothéquer le crédit de croissance qui a placé le Maroc sur l’orbite de confiance des investisseurs internationaux au cours des derniers temps.
Il serait dommage de rétrograder en pleine accélération.