Dernière chance…

On se posait des questions sur ce qu’il adviendra de Casablanca au lendemain d’un discours royal très fort..

Il n’y a pas longtemps, dans ces mêmes colonnes, on se posait des questions sur ce qu’il adviendra de Casablanca au lendemain d’un discours royal très fort sur l’état de délabrement de la ville où tous les acteurs en avaient pris pour leur grade. Aujourd’hui, il semble qu’un début de réponse se dessine. Et c’est le nouveau wali qui l’apporte. Certes, nous n’en sommes qu’au commencement d’une ébauche de réflexion mais la démarche de Khalid Safir est prometteuse.

Muni de tout son background, le nouveau wali n’y est pas allé par quatre chemins et a emprunté une démarche plutôt cartésienne. Avant d’attaquer le monstre, il devait d’abord savoir où diriger la force de tir. Un diagnostic devait être fait. Mais pour cela, la tâche a été facilitée dans la mesure où le discours royal, du 11 octobre devant le Parlement, avait pratiquement dressé la feuille de route détaillée et énuméré les grandes urgences à attaquer en premier. Le déclic royal a également libéré les langues puisque, contrairement aux discours souvent «politiquement corrects» des agents d’autorité tenus par leur devoir de réserve, le nouveau wali de Casablanca a surpris pas sa franchise et les constats crus qu’il a faits de la dure réalité de la ville. Lors de la série de rencontres qu’il a eue ces derniers jours avec toutes les composantes de la cité, depuis les gestionnaires des services publics jusqu’aux médias et la société civile, en passant par les entreprises et opérateurs économiques, M. Safir, en plus de l’état des lieux, s’est prêté à un exercice qui ressemble à un brainstorming stratégique en s’appuyant sur des outils de management moderne tels que la grille d’analyse SWOT (Forces-faiblesses-atouts-menaces).

Il a également beaucoup écouté les différents intervenants et surtout mis en avant un facteur déterminant sans lequel le sauvetage de Casablanca ne sera jamais possible: le travail d’équipe. Certes, il n’a pas réinventé la roue car la gestion locale est intrinsèquement un travail d’équipe. Mais cela s’imposait de le rappeler à nos chers élus de Casablanca qui, bien que siégeant dans le même conseil, n’ont fait que se tirer les uns sur les autres, chacun en fonction de ses intérêts économiques, politiques, électoraux ou autres.

Enfin, et comme cela se fait dans les entreprises et dans les villes qui se respectent, le plan d’action pour Casablanca a des objectifs, est planifié dans le temps et fera l’objet de revues publiques à intervalles réguliers. Tous les trois mois, les Casablancais auront donc droit, de la part des gestionnaires de la ville, à un compte-rendu de l’avancement des chantiers. C’est en tout cas ce qui est promis fermement aujourd’hui par le nouveau wali. Promesse pour promesse : les médias ne lâcheront pas prise. Rendez-vous donc dans trois mois…