Urbaser veut se désengager de Tecmed

Upline mandatée pour placer les 65% détenus par l’espagnol.
La valorisation de l’entreprise en cours.

Le leader espagnol de la gestion de services publics, Urbaser, cherche activement repreneur pour les 65% qu’il détient dans le capital de sa filiale marocaine Tecmed. Selon des informations fiables en possession de La Vie éco, Urbaser a chargé la banque d’affaires Upline Corporate Finance de procéder à la valorisation de ces parts puis de chercher d’éventuels repreneurs. Aujourd’hui, Tecmed détient 14 contrats de concession pour la collecte de déchets, le nettoyage ou encore la gestion de décharges.
L’opérateur est présent dans de petites localités comme Souk Sebt et Martil, des villes moyennes comme Khouribga, Béni-Mellal, Berrechid, mais détient surtout des contrats dans les principales grandes villes. A Casablanca, Rabat et Marrakech, Tecmed opère avec d’autres concessionnaires tandis qu’à Tanger et Agadir il opère à titre exclusif, en plus pour cette dernière d’une concession pour la gestion de la décharge . Au final, Tecmed assure aujourd’hui la gestion des déchets pour une population globale de 5 millions d’habitants.
La société agit pourtant dans un marché aux perspectives de développement intéressantes. La liste des villes qui sont potentiellement enclines à donner en gestion déléguée la collecte et gestion des déchets est très longue surtout après le lancement, en 2008, du programme national de gestion des déchets ménagers (PNDM) qui a pour objectif d’atteindre un taux de collecte de 90% à l’échelle nationale moyennant un investissement de pas moins de 35 milliards de DH. Parmi les villes sur la liste, on trouve Agadir, Meknès, Khémisset, Benslimane, Laâyoune, Dakhla et d’autres petites localités. En plus, le management de Tecmed table sur l’obtention de nouveaux contrats en 2010, ce qui devrait faire passer son chiffre d’affaires, selon les experts, de 450 MDH en 2009 à plus de 530 MDH en 2011.
Il faut rappeler enfin que Tecmed a été créée en 2000 avec une participation majoritaire du groupe espagnol Urbaser à hauteur de 65%, les 35% restants du capital étant détenus par des partenaires marocains. Malgré son arrivée tardive au Maroc, Tecmed revendique aujourd’hui près de 44% de parts dans un marché qui connaît ces dernières années une de plus en plus acharnée. Aux côtés de Tecmed, l’activité reste partagée entre quatre autres opérateurs qui sont Segedema (filiale du groupe français Pizzorno), Veolia (filiale de Veolia environnement) et Sita (filiale de Suez). Cette dernière est particulièrement plus agressive depuis quelques mois puisque, courant 2009, elle a remporté deux contrats de suite à El Jadida et Oujda. Cette concurrence serait-elle à l’origine de la décision d’Urbaser de se retirer du Maroc ?