Une convention collective pour les salariés du secteur touristique privé

La Fédération du tourisme se dit favorable à  l’amélioration des salaires et une augmentation du Smig de 10%.
Les professionnels proposent un barème de l’IR adapté au secteur.

D’ici 2010, la Fédération nationale du tourisme (FNT) veut conclure une convention collective avec l’ensemble des métiers du tourisme. Cette convention collective qui devrait compléter les dispositions du code du travail vise à réglementer plusieurs volets, entre autres, l’aménagement du temps de travail, l’évolution des salaires, les avantages sociaux et les conditions d’embauche.
L’objectif est d’arriver à «ce que chaque employeur s’engage à accorder à tous les salariés les mêmes conditions salariales et les mêmes droits que ceux convenus dans la convention collectives», annonce la FNT.
C’est la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH) qui semble jouer le rôle de locomotive pour ce projet, mais l’ambition de la FNT est de tirer vers le haut tous les autres métiers (voyagistes, transporteurs, restaurateurs…), en harmonie avec le travail mené par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) pour promouvoir une charte de responsabilité sociale. A ce titre, une réunion entre la FNT et la commission chargée de la promotion des conventions collectives au sein de la CGEM aura lieu dans les prochains jours.

Une politique fiscale claire et appropriée
On estime à la CGEM que la FNT est l’une des fédérations professionnelles qui a le plus avancé dans la réflexion. En effet, elle a déjà balisé le terrain en réalisant deux études, l’une sur la motivation des salariés et l’autre sur la qualité, et s’est engagée avec le ministère du tourisme sur un contrat-programme dédié aux ressources humaines et à la formation. Ce contrat couvre la période 2008-2012 et vise, entre autres objectifs, la refonte des métiers du tourisme et l’élaboration d’une charte de motivation.
Les conditions pour la rédaction et la signature d’une convention collective, dès 2010, semblent réunies. Et ceci est d’autant plus plausible que la FNT s’est déjà déclarée «favorable à l’augmentation des revenus des salariés, notamment suite au renchérissement du coût de la vie, mais à condition que cela s’inscrive dans un panier global et équilibré». Une telle condition suppose une politique fiscale claire pour le secteur  et des engagements de la part du gouvernement, dit-on à la fédération, où l’on estime qu’une augmentation «hasardeuse» du Smig pourrait avoir des effets nuisibles.
Aussi, plutôt que de focaliser sur les salaires, la FNT voudrait aller vers l’amélioration des revenus nets en combinant des mesures sur les salaires, sur l’impôt sur le revenu et sur les avantages sociaux.
Pour les petits salaires, la FNT propose la revalorisation du Smig de 10% sur 5 ans, la révision à la hausse du seuil d’exonération à 36 000 DH accompagné d’une révision des tranches d’imposition.