Un nouvel appel d’offres pour déléguer la gestion des polycliniques CNSS d’ici la fin de l’année

Les dix candidats étrangers et marocains qui avaient postulé lors du premier appel d’offres sont toujours intéressés.
La Caisse de dépôt et de gestion pourrait aussi postuler.
La situation des polycliniques a été assainie et leur chiffre d’affaires est en hausse.

La Caisse nationalede sécurité sociale (CNSS) réactive le projet de gestion déléguée de ses 13 polycliniques. Elle lancera un deuxième appel d’offres dans les semaines à venir, plus précisément avant la fin de l’année. Cette fois-ci, la caisse sera accompagnée par une banque d’affaires locale ou internationale, alors que pour le précédent appel d’offres lancé en 2007, elle l’avait été par le cabinet de consulting Charles Riley. En substance, il est expliqué que le conseil d’une banque d’affaires est une nécessité dans la mesure où les aspects financiers occupent une grande place dans les discussions desquelles la CNSS, qui dit avoir tiré les enseignements de la première expérience, est bien préparée cette fois-ci.
Selon une source proche du dossier, la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) serait intéressée par la reprise de ces polycliniques dont la CNSS est obligée de se séparer (voir encadré). Celle-ci ne confirme pas cette information de manière officielle. En revanche, elle souligne que des groupements de médecins adossés à des institutions financières ont manifesté leur intérêt, et précise que la dizaine de groupes nationaux et étrangers qui avaient soumissionné lors du premier appel d’offres sont toujours intéressés par la gestion déléguée.
Parmi ces prétendants, le groupe espagnol USP Hospitales, retenu lors des négociations finales du premier appel. En effet, lorsqu’il a soumissionné en 2007, son offre technique répondait totalement aux exigences du cahier des charges. De plus USP Hospitales s’était engagé à respecter deux exigences parmi les plus importantes, notamment le maintien des acquis sociaux des employés des polycliniques et la préservation de la spécialisation des polycliniques. Le seul blocage se situait sur le plan financier car la CNSS avait exigé une garantie que le groupe espagnol n’a pas consentie. Les  négociations avaient alors été rompues en 2008. Le dossier avait alors été mis en veilleuse et sa relance a été contrariée par la crise.
A en croire les responsables du dossier au sein de la caisse, les enseignements de la première tentative de cession ont été pris en considération dans l’élaboration du nouveau cahier des charges dans lequel les deux conditions citées plus haut figurent en bonne place (maintien des acquis sociaux des employés et de la spécialisation des polycliniques).
Pour que la gestion des polycliniques soit transférée dans de meilleures conditions, les actions d’assainissement ont été poursuivies. C’est ainsi que le déficit a été réduit grâce à la maîtrise des coûts. Conséquence, la subvention annuelle que verse le régime général de la caisse aux polyclinique a été ramenée à 127 MDH, en 2010, contre 320 millions en 2006.

430 MDH de chiffre d’affaires en 2010

Notons que les treize unités sanitaires de la CNSS disposent d’une capacité de 1 000 lits, et emploient 1 690 personnes entre médecins, agents administratifs et personnel paramédical. Le taux moyen d’occupation de la capacité litière est de 55%. Dans certaines polycliniques dites MCOP (c’est-à-dire les unités spécialisées en médecine, chirurgie, obstétrique et pédiatrique), ce taux d’occupation varie entre 86 et 90%.
Leur chiffre d’affaires total se monte à 330 MDH  pour l’exercice 2009 et devrait atteindre les 430 millions en 2010, soit une progression de 30,3%. Sur les trois dernières années, le  taux de croissance moyen est de 36%. Ce qui fait dire aux responsables que la stratégie d’assainissement a donné ses fruits et met la CNSS en position de force dans les négociations pour la gestion déléguée.