Un été plus chaud que la normaleÂ… et un automne très humide ?

27 mm en quatre heures à Casa, 30 mm en deux heures à Rabat. Le changement de saison s’est accompagné d’averses très intenses.
Depuis dix jours les températures ont connu une baisse de 4 à 5°.
A contrario, le mois de juillet a enregistré des records de température. L’été a été plus chaud que d’habitude.
Le scénario de la saison 2008-2009 sera-t-il réédité ? Exceptionnellement pluvieuse, cette dernière s’était caractérisée par des records de précipitations mais également une arrivée de pluie précoce par rapport à ce qui a été observé au cours de la dernière décennie. Il y a un an, et à partir du 12 septembre, pas une semaine ne s’était écoulée sans précipitations et cela jusqu’à la mi-janvier 2009. Cette année, la saison des pluies a débuté encore plus tôt puisque dès le 9 du mois, les pluies avaient commencé à arroser le pays.
Caractéristiques de ces précipitations, des averses de courte durée mais très intenses. Cette fois encore, et selon la météo nationale, il s’agit de masses d’air humide tropicales qui se sont refroidies au contact des chaînes de l’Atlas et du Rif, donnant lieu à la formation de cumulonimbus lourdement chargés en pluies et dont les effets ont débordé des versants montagneux jusqu’aux plaines atlantiques, à la côte méditerranéenne et l’Oriental. Résultat : des pluies intenses avec des dégâts matériels conséquents parfois. Grêle dans l’Est du pays et perte de récoltes (300 ha de pommes) et inondations dans plusieurs régions (Ourzazate, Zagora, Sefrou et Rabat). A titre d’exemple, la métropole casablancaise a reçu 27mm de pluie en quatre heures durant la nuit du jeudi 9 septembre au vendredi 10 et la capitale a connu un record avec 30 mm le mardi 15, entre 7 heures et 9 heures, bloquant ponts, tunnels et boulevards, transformant des rues en mini torrents.
Plusieurs saisons successives de pluie mais pas de tendance lourde pour autant
2009-2010 sera-t-elle une saison aussi pluvieuse que la précédente ? Des années suivies où ont été enregistrés des excédents de pluie ont bien été vécues. Une étude récente montre que, sur les 35 dernières années, 18, parfois suivies, ont été plus pluvieuses que d’habitude. Voici quelques exemples : 1989/1990 et 1990/ 91 avaient enregistré respectivement +21% et +11% par rapport à la moyenne. Mieux encore, puisque les années agricoles qui ont suivi et qui sont 1992/93 et 1993/94 ont également été bonnes, avec une pluviométrie plus que satisfaisante. Plus récemment, les années 2003/2004 et 2005/ 2006 ont connu des pluies qui ont dépassé les saisons dites normales de près de 25%. Bien évidemment, il y a aussi l’envers du décor avec des années comme 1980/ 81 et 1982/ 83 où les déficits ont été respectivement de – 25% et
– 40%.
De là à affirmer que la saison qui s’annonce sera aussi bonne il y a un pas que les météorologues… ne franchiront pas. «Subjectivement, on pourra dire que c’est de bon augure», lance Mohamed Bellaouchi, directeur de la communication chez Maroc Météo, avant d’ajouter que «sur le plan scientifique, rien n’est sûr, sauf les prévisions à cinq jours… et encore». En attendant, l’on remarquera que sur la plaine atlantique, les températures diurnes et nocturnes ont baissé en une semaine de 4 à 5°, alors qu’à l’intérieur du pays la chute du thermomètre a été plus accentuée la nuit.
En dépit des quelques désagréments, les premières pluies ont été accueillies avec un profond soulagement. Et ce n’est pas seulement parce qu’elles permettent à la campagne agricole de démarrer, mais elles ont contribué à adoucir les températures.
Le Souss a enregistré des variations de plus de 6° en juillet
Contrairement à l’impression générale, le dernier mois de l’été n’a été qu’un peu plus chaud que d’habitude. Bien entendu, cela a été dégagé à partir de moyennes générales sur le pays. Pendant le mois de juin, on a enregistré des températures maximales (durant les journées) qui ont été supérieures aux moyennes sur les trente dernières années, avec des variations oscillant entre + 1 et + 5°, à l’exception de Dakhla et Al-Hoceima. Même les moyennes minimales (la nuit) ont été légèrement plus hautes que les moyennes générales. Et là aussi, il y a eu des stations qui ont consigné de légères baisses, notamment Nador, Al Hoceima et Ouarzazate.
Pour ce qui est du mois de juillet, les hausses, pour les maximales, se sont situées dans une fourchette comprise entre 4 et 6° et c’est durant ce mois que des records ont été pulvérisés. Bien entendu, certaines régions ont été touchées plus que d’autres par les vagues de chaleur comme le Souss où la barre de plus de 6° a été dépassée. Le dernier record de la région qui date de 1994 qui était de 48,9° a été dépassé durant la journée du 30 juillet où le mercure a marqué 49,1°. Il y a aussi le nord de l’Oriental où les hausses sont comprises entre + 4 et
+ 6,5°.
Autres villes où des records des températures maximales absolues ont été battus, même si c’est souvent de peu : Fès, Taza, Mohammédia, Nouaceur, Settat, Agadir, Tiznit, Guelmim et Tan-Tan. Pour les minimales, de nombreux records déjà impressionnants sont tombés. C’est ainsi qu’il a fait 33,5° à l’aube du 21 juillet à Settat, 31,1° à Kasba Tadla, le 20 juillet, et 31,6° à Taroudant durant la nuit du 30 juillet dernier.
Les écarts enregistrés durant le mois d’août ont, par contre, été plus faibles, comparés aux mois de juin et juillet, avec une variation maximale de + 2° sur Nador, le Tangérois, le Saïss et les versants Sud Est.