Station de Taghazout : l’aménageur sera connu en février 2006

Sept groupements sont en lice.
La station doit offrir une capacité de 25 000 lits dont 20 000 hôteliers
et 5 000 de type résidentiel.
C’est un destin bien tumultueux qu’aura connu la station balnéaire de Taghazout, non loin d’Agadir. Pourtant, cette station est celle sur laquelle les pouvoirs publics fondaient les plus grands espoirs. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle avait été concédée au groupe saoudien Dallah Al Baraka bien avant le lancement du plan Azur. Malheureusement, elle accuse aujourd’hui le plus de retard en raison de la défection du groupe saoudien.
Aujourd’hui, la station est de nouveau sur le marché. En mai dernier, un appel à manifestation d’intérêt a été lancé par le ministère du Tourisme et la Société nationale d’aménagement de la baie d’Agadir (Sonaba), propriétaire du site de Taghazout qui s’étend sur plus de 600 hectares. Le 15 juillet dernier, ce sont sept groupements qui ont été retenus sur la base de quatre critères majeurs : la qualité du candidat, sa solidité financière, son expérience en matière de tourisme et sa capacité de commercialisation.
Les sept soumissionnaires ont été invités à retirer les dossiers d’appels d’offres et à travailler sur leurs propositions respectives qu’ils doivent remettre au ministère du Tourisme avant le 25 janvier 2006. Dans leur copie, les soumissionnaires devront notamment définir le type de clientèle ciblé, les plans d’aménagement de l’ensemble de la station, les projections financières ainsi que les documents d’urbanisme détaillés de la première phase de la station, permettant d’obtenir l’autorisation d’entamer les travaux.
Un cahier des charges rigoureux
Le cahier des charges de la station est assez rigoureux sur les règles de participation, les délais à respecter, les lignes rouges à ne pas dépasser… Cependant, la station n’a, à ce jour, pas de plan d’aménagement indicatif, ni fait l’objet d’études de faisabilité comme cela avait été le cas pour les autres stations du plan Azur.
Seules des indications d’ordre marketing ont été données dans le cahier des charges : il faudra que Taghazout soit une station balnéaire dévolue à la découverte de la nature, à la remise en forme et aux sports. La capacité optimale pour la station est estimée à 25 000 lits dont 20 000 hôteliers et 5 000 résidentiels.
Pour l’heure, rien ne filtre encore sur les tours de table que constitueront les chefs de file présélectionnés. Mais au ministère du Tourisme on reste confiant. «Malgré les retards accumulés, Taghazout trouvera cette fois un aménageur sérieux. Il s’agit de la station balnéaire du plan Azur dont les potentialités sont les plus importantes. Il ne peut pas en être autrement», confie un cadre en charge du dossier. «Maintenant, nous devons tirer les leçons du passé pour éviter de nouveaux dérapages. Nous serons intransigeants sur les règles de participation et les délais à respecter», ajoute-t-il.
Parmi les sept candidats (voir encadré) on retrouve Maroc hôtels et villages (MVH), une filiale de la CDG. Selon un expert, qui suit de près le dossier, «ce n’est pas un hasard si MHV figure parmi les soumissionnaires. L’Etat n’a plus le droit à l’erreur pour cette station. Soit on trouve un aménageur sérieux et d’envergure, soit c’est la CDG qui viendra à sa rescousse. D’ailleurs, MHV est déjà outillée pour le faire. Il y aura dans son tour de table le CMKD, une banque de la place, un opérateur étranger et un hôtelier espagnol».
Le ton est donc donné. Quoi qu’il en soit, il faudra pourtant attendre le premier trimestre 2006 pour connaître le nom de l’aménageur-développeur sélectionné, et encore deux à trois mois pour la rédaction et la signature de la convention d’investissement. Ce n’est qu’ensuite que le nouvel aménageur pourra entamer des études techniques détaillées avant de lancer les travaux d’aménagement, c’est-à-dire pas avant la fin de l’année 2006.
Les travaux d’aménagement de Taghazout ne démarreront qu’à la fin 2006 et il faudra attendre la fin du premier semestre pour la signature du contrat d’investissement.
Les sept prétendants
Bouygues Bâtiment International : entreprise française leader dans le secteur du bâtiment et des travaux publics;
Colony Capital LLC : fonds d’investissement basé aux Etats-Unis (14 milliards de dollars gérés), spécialisé dans l’investissement touristique, hôtelier, dans les loisirs et possédant un certain nombre de resorts touristiques ou résidentiels intégrés;
Fadesa Maroc : entreprise espagnole opérant dans les secteurs de l’immobilier, du tourisme et des loisirs. Aménageur/développeur de la station touristique de Saïdia;
MHV (Maroc hôtels et villages) : société marocaine, filiale de la CDG, spécialisée dans l’aménagement de zones touristiques intégrées (Agdal à Marrakech et Ghandouri à Tanger);
Satocan/Lopesan : consortium espagnol regroupant les leaders de l’hôtellerie aux Iles Canaries, également présent dans les loisirs, la construction, la promotion immobilière et le transport aérien;
Turicomplex/Cororasa : consortium espagnol d’entreprises hôtelières, de loisirs et de construction basées à Fuerteventura (Iles Canaries);
Ynna Holding – Groupe Chaâbi : groupe marocain présent dans l’hôtellerie, la promotion immobilière, la construction…