Ramadan : les pharmacies arrivent à  contenir la baisse du chiffre d’affaires à  15%

Elles se sont rattrapées sur les ventes de compléments vitaminés et de produits dermatologiques.
La profession réclame le retour à  l’exonération de la TVA.

Comme chaque Ramadan, l’activité des pharmacies accuse le coup, suivant en cela la baisse de fréquentation des cabinets médicaux.  Par rapport au reste des mois de l’année, la baisse d’activité est de 20 à 25 %. Toutefois, au cours de ce Ramadan , la perte de chiffre d’affaires n’a été que de 15%, «D’habitude, pendant Ramadan, la demande porte sur les médicaments de gastro-entérologie, mais cette année comme Ramadan a coïncidé avec l’été et les vacances, nous avons eu une forte demande pour les vitamines et les produits dermatologiques. C’est ce qui fait que la régression est moins importante que l’an dernier», explique un pharmacien de Casablanca. Il tient cependant à préciser que quelques officines situées sur les grands axes de la ville et autorisées à ouvrir après le f’tour ( 21 h à 22 h 30), ont pu couvrir la baisse concédée en journée.
Cela dit, même si le repli est moins prononcé qu’en 2008, il vient aggraver la situation de crise du secteur, indiquent des pharmaciens. Ils soulignent que, durant ces dernières années, le chiffre d’affaires moyen annuel est passé de 1,5 MDH à 700 000 DH et que plusieurs confrères ont cessé leurs activités. Le secteur compte environ 10 000 pharmacies essentiellement concentrées sur l’axe Kénitra-
El Jadida.

Ils se battent pour le gel des implantations
Il faut dire que depuis plusieurs années, la profession se bat pour l’adoption du numerus clausus (nombre de pharmacies en fonction de la densité démographique), au lieu de la loi du chaînage (distance minimale) actuellement en vigueur, et la limitation des ouvertures. Les professionnels proposent même la suspension provisoire pour une durée de deux ou trois années des nouvelles installations dans les grandes villes et de n’autoriser des ouvertures que dans les quartiers nouveaux. Des requêtes vaines, jusqu’à présent.
La profession dénonce aujourd’hui un autre problème à savoir l’application de la taxe sur la valeur ajoutée, depuis janvier dernier, aux pharmacies qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 2 MDH.
«C’est une double injustice car cet impôt ne peut qu’aggraver la situation financière des officines qui y sont soumises, alors que les pharmacies des cliniques ne sont pas soumises à la TVA, sachant qu’elles réalisent un chiffre d’affaires largement supérieur à 2 MDH», indique un membre du syndicat des pharmaciens de Casablanca. L’exonération accordée aux cliniques est basée sur le fait que la vente de médicaments n’est pas considérée comme une activité à part. Cette problématique sera au cœur des débats lors des Journées internationales de Casablanca que la profession organisera le 16 novembre prochain.