Rabat-Salé : les projets prévus par le plan de développement
Cinq nouveaux centres urbains seront créés.
Deux pôles touristiques à Skhirat et Sidi Bouknadel.
Déménagement des marchés de gros, stations de traitement des eaux usées…
L’agglomération de Rabat, Salé, Skhirat et Témara aura bientôt un nouveau visage. Elle est ainsi la première concentration urbaine à disposer d’une vision globale de son développement. Le projet, en cinq axes, porte la signature de l’Agence urbaine de Rabat-Salé, dont les responsables, qui y travaillent depuis un an, insistent sur la nécessaire participation de l’ensemble des acteurs de la ville à la préparation de cette vision stratégique.
Le projet se caractérise par sa souplesse par rapport au schéma directeur de la ville ou aux plans d’aménagement qui, pour leur part, ont des délais arrêtés. Ainsi, il pourra être ajusté en fonction des étapes de la mise en œuvre et des changements pouvant survenir par rapport au développement spatial de l’aggolomération.
Mieux encore, il n’est pas directif, mais incite à la réalisation d’un certain nombre d’actions. Par exemple, l’Agence urbaine de Rabat-Salé pourrait encourager ses partenaires à conduire les études techniques pour la création d’une ville comme ce fut le cas pour la ville nouvelle de Bouknadel.
Ainsi, le projet urbain aura sans aucun doute une influence dans la préparation des nouveaux plans d’aménagement des différentes communes et du prochain schéma directeur de la ville. Il est défini par ses initiateurs comme un outil d’aide à la décision pour la réalisation des futurs projets structurants de l’agglomération.
A court terme, la vision stratégique sera déclinée en programmes d’actions en vue de définir les chantiers prioritaires, le montage technico-financier et l’échéancier de réalisation.
Une corniche de 9 km de long
Le premier axe concerne le secteur de l’habitat. En vue de répondre à la forte demande en logements et pour contrecarrer la prolifération de l’habitat insalubre, cinq nouveaux pôles urbains seront initiés. Deux grands projets d’une superficie de 1 270 ha sont programmés à Rabat. L’objectif est de produire 50 000 unités destinées à abriter 250 000 habitants. 59 000 logements devant accueillir 285 000 personnes seront également construits dans deux autres centres urbains, couvrant au total 980 ha. Le premier sera situé dans la localité de Zaër et sera dénommé Sidi Yahya et le second, du nom de Sidi El Arbi, sera bâti à Aïn Aouda.
Enfin, 160 ha sont prévus à Salé pour la construction de la ville nouvelle Sidi Bouknadel qui comprendra 9 000 logements destinés à 45 000 habitants.
Pour les activités économiques, deuxième axe du projet, l’accent sera mis sur le developpement du secteur touristique, d’autant plus que l’agglomération possède un front de mer attractif avec une configuration variée (côtes rocheuses ou sablonneuses). Ainsi, parmi les grands projets touristiques, figure l’aménagement de la corniche de Rabat, d’une longeur de 9 km, à partir de l’embouchure de l’oued Bouregreg. Deux pôles touristiques, d’une superficie de 350 ha chacun, seront aménagés à Sidi Bouknadel et à Skhirat.
En outre, les activités industrielles seront encouragées par la création de deux nouvelles zones dédiées à Salé et à Témara. Un des objectifs recherchés à travers ces zones est de sédentariser les populations avoisinantes.
Une nouvelle rocade autoroutière de 37 km pour valoriser l’arrière-pays
Le troisième axe de la vision stratégique concerne la planification des infrastructures de base et des équipements publics. Dans ce cadre, les études de construction de deux stations de traitement des eaux usées à Rabat et à Salé sont lancées. L’aménagement de la décharge d’Oum Azza, qui se substituera aux différentes décharges dispersées, est aussi à l’agenda.
Les études visant d’autres projets structurant de l’agglomération sont également en cours.
Il est ainsi question du déménagement du marché de gros et des abattoirs vers la commune rurale de Sidi Yahya de Zaër. Cette opération permettra, entre autres, de libérer des terrains à destination des équipements de loisirs.
En outre, on évoque la possibilité de construction d’une deuxième voie de contournement de 37 km, depuis la bretelle de Sala El Jadida jusqu’à Aïn Atiq en passant par l’arrière-pays pour mieux le valoriser.
Les autres axes de la stratégie de la ville concernent des projets déjà en cours de réalisation ou en cours de programmation pour la résorption de l’habitat insalubre et des maisons menaçant ruine.
Dans le cadre des contrats-programmes Etat-communes, il est ainsi prévu de garantir un logement pour 44 224 familles dans l’agglomération.
Un intérêt particulier est aussi porté à la réhabilitation et à la sauvegarde des médinas de Rabat et de Salé, qui s’étendent sur des superficies respectives de 60 et 90 ha. La kasbah des Oudayas, qui s’étale sur 12 ha, n’est pas en reste.
Des études seront par ailleurs consacrées à la mise à niveau de l’ancien quartier Akkari et à la gestion des risques, notamment de glissements de terrains des douars Doum, Hajja et Maâdid.
Autre chantier important : la valorisation de la ceinture verte par l’aménagement d’aires de jeux et d’espaces verts, en vue d’effacer sa mauvaise image defrontière entre villes
Entres autres projets, deux nouvelles zones industrielles sont prévues : l’une à Salé et l’autre à Témara.