Nouvelles technologies : les professionnels s’inquiètent de la discrétion de leur fédération

L’APEBI se contente aujourd’hui de participer à des événements. Quelques professionnels lui reprochent un certain élitisme.
La Fédération marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI) nous avait habitués à plus. Celle-ci avait en effet l’habitude de travailler en profondeur sur les différents dossiers du secteur, en analysant par exemple le potentiel à l’export des membres de la fédération ou encore en examinant les rémunérations et salaires des opérateurs. Mais depuis quelque temps, elle se contente de parrainer des événements, à l’image du salon Med-IT qui s’est tenu cette semaine, ou d’accumuler les présences à tous types de rencontres. Il suffit, pour s’en assurer, de consulter la rubrique «Actualités» de son site Internet. On est donc loin des qualités de force de proposition, d’initiative et de prise de décision que se doit d’être une fédération professionnelle.
Ce relâchement constaté, les professionnels du secteur s’en inquiètent. «L’APEBI n’accorde de l’importance qu’à l’offshoring. Elle ne sert que les intérêts des grands qui la composent», s’insurge un professionnel installé au Technopark. Pour ce dernier, l’un des signes qui témoigne le mieux de cette absence est en lien avec la médiation dans les tribunaux de commerce. Quelque 200 médiateurs devaient en effet être mis en place pour l’ensemble des secteurs d’activité au Maroc. Pour le secteur des nouvelles technologies, l’APEBI devait désigner des médiateurs, tâche à laquelle elle n’a pas donné suite. Résultat, c’est l’Association des sociétés du Tecknopark (ASTEC) qui a pris le relais.
ASTEC vs APEBI ?
Certains professionnels s’amusent même à rêver que l’ASTEC gagne en pouvoir, en commençant par exemple à prendre sous son aile les sociétés installées au Technopolis de Rabat. L’avenir nous dira si une association peut venir disputer l’influence à une fédération.
«Des choses se font à l’APEBI. Mais la question est de savoir si nous sommes dans une dynamique. De toute façon, la fédération est passée par des hauts et des bas. Je pense que l’on peut mieux faire, il faut des convictions et des compétences», confie un ancien président de la fédération. «Il faut aussi un environnement pour que l’on transforme les nouvelles technologies en industrie. Le secteur reste pour l’instant dans un environnement étroit. Ceux qui ont réussi ont réussi tous seuls. Il faut chercher à avoir un développement large, et non des petits succès», poursuit notre source.
Contacté, l’actuel président de l’APEBI, Mohamed Lakhlifi, par ailleurs DG de la filiale nord-africaine de Logica, spécialisée dans l’installation et la maintenance de logiciels, n’a pas souhaité répondre à nos questions mais nous a transmis le lancement de sa vision «e-Madina» pour la ville intelligente marocaine.