Menara contrôle 88 % du marché global
Aujourd’hui, il n’y a guère plus de trois gros fournisseurs d’accès internet au Maroc, à savoir Menara, Maroc Connect, MTDS, alors qu’au début, ils étaient quelques dizaines. Parmi ceux qui ont rendu leur tablier, on compte des sociétés alors soutenues par de grandes institutions comme Crédit du Maroc, pour Atlas Online, ou encore de grosses pointures comme Winner et Connectom. En fait, leur disparition tient en un seul mot l’incapacité de maîtriser les coûts et d’être inventif en matière de proposition d’offres.
Au départ, Menara était seul en mesure de contrôler la chaîne de son offre de bout en bout. Et cela, il le devait, comme le soutiennent ses concurrents de l’époque et ceux d’aujourd’hui, au fait qu’il est une filiale de Maroc Telecom. Il pouvait ainsi se trouver en situation de monopole. C’est ce qui est arrivé, de l’aveu même de l’ANRT.
L’ANRT exige plus de transparence de Menara
Sur le terrain, la filiale de Maroc Telecom, en matière de fourniture d’accès, contrôle 88 % du marché tous accès confondus, et 94% pour l’ADSL, selon le régulateur.
Par ailleurs, l’ANRT recommande, outre l’égalité des traitements des fournisseurs d’accès Internet (FAI), une séparation comptable complète de Menara, la publication de ses comptes et l’introduction d’audits de comptes…
Il faut ajouter que le retard enregistré dans la libéralisation du fixe est un élément qui a desservi non seulement les FAI mais aussi la démocratisation d’internet dans le pays. En effet, les autorités, en imposant aux éventuels prétendants des conditions contraignantes, ont été obligées de reprendre plusieurs fois les appels d’offres. Elles ont fini par comprendre qu’il fallait davantage de souplesse dans les conditions du cahier de charges mais aussi une nucléarisation des licences.
Les services vont se diversifier rapidement
Aujourd’hui, avec l’arrivée des nouveaux opérateurs, Meditel et Maroc Connect, qui prennent en charge aussi les communications locales, nationales et mobilité limitée (35 km autour des agglomérations pour Maroc Connect), les perspectives de la téléphonie, d’internet – dont le support le moins cher reste la téléphonie fixe – comme la voix sur IP, vont connaître un essor rapide. En effet, si tout le monde risque de commencer par les entreprises, les offres à l’adresse des particuliers seront en place dès 2006, même si aucun délai n’est consigné dans les cahiers de charges.
Et puis, il ne faut pas oublier que le mobile est également un support qui offrira des services jusque-là absentes sur le marché. A ce jour, les offres existantes sont peu attrayantes et surtout très chères et peu maîtrisables.