Malaise social à la SGMB
Le personnel s’est mis en grève le 18 mai
Le nouveau système de rémunération contesté.
La Société générale marocaine de banques a connu, mercredi 18 mai, un mouvement de grève massif à l’appel du bureau syndical USIB-UMT (Union syndicale interbancaire, affilié à l’UMT). L’appel à la grève a concerné aussi bien les employés que les cadres du siège et des agences. A l’heure où nous mettions sous presse, le taux de participation n’était pas encore connu, mais plusieurs agences de la banque n’avaient pas ouvert leurs portes ce jour-là. D’ailleurs, selon des cadres affiliés au syndicat, la direction de l’exploitation a envoyé mardi en fin de journée un message au réseau pour l’informer que la compensation du mercredi ne se ferait pas.
Les salariés de la SGMB sont mécontents en raison de la refonte du système d’évaluation, qui devrait être appliqué en 2005 pour juger de la performance de l’année 2004. Ce système repose sur deux volets : une prime fixe représentant une augmentation de salaire annuelle et une autre variable. Les deux étant déterminées en fonction du mérite.
Selon le syndicat, la convention collective a été violée
D’après des calculs détaillés du bureau syndical de la banque, le nouveau système entraînerait «une exclusion de la quasi-totalité des salariés des augmentations annuelles». Ainsi, les syndicalistes estiment que 25 % des employés de la classe I à V ne seront pas éligibles aux primes, ni dans leur composante fixe ni dans leur composante variable. Parmi les cadres de la classe VI et plus, 30 % n’auraient pas le droit à la prime variable.
Selon le syndicat, ce système fait fi de la convention collective, signée entre l’USIB-UMT et le GPBM (Groupement professionnel des banques du Maroc), qui prévoit une augmentation minimale des salaires pour l’ensemble des salariés des banques, et dont le but est de compenser l’inflation. Les salariés mécontents dénoncent également le fait d’indexer l’ensemble des gratifications à la notation de la hiérarchie. Ils lui reprochent «des abus fondés sur le clientélisme, le copinage et le népotisme».
De son côté, la direction de la banque a réagi au préavis de grève en appelant le personnel au dialogue plutôt qu’à la confrontation. Dans un communiqué, la direction déclare que la banque n’a pas l’intention de violer la convention collective. Elle précise que, malgré les résultats mitigés de la banque en 2004, il a été décidé de ne pas réduire l’enveloppe des revalorisations de 2005 par rapport à 2004. Enfin, la direction précise que seul le volet évaluation de cette réforme a été mis en œuvre. Le volet de la rémunération n’est, quant à lui, pas complètement figé puisque les propositions des partenaires sociaux sont toujours attendues. Mais, ces derniers ont préféré rejeter le nouveau système en bloc .