Les hôteliers craignent l’effet du Ramadan qui coïncidera avec le mois d’août

Selon leurs estimations, le taux de remplissage des hôtels pendant Ramadan perd 13 points par rapport à un mois normal.
En janvier, le taux d’occupation n’a pas dépassé les 34%. Février a été très moyen.
Les hôteliers demandent aux pouvoirs publics, notamment l’ONMT, d’anticiper.
Le secteur du tourisme a commencé l’année 2010 de manière plutôt mitigée. Durant le mois de janvier, les arrivées et les nuitées étaient en hausse respectivement de +15% et +2%, ce qui peut être considéré comme une performance honorable par un public non averti. Les professionnels, eux, ne sont pas de cet avis et s’attendent à une année 2010 plutôt difficile, voire mauvaise. En effet, ce qu’ils retiennent de ce début d’année, c’est en premier le taux d’occupation moyen dans les hôtels classés qui est descendu au plus bas, soit à 34%. Ce qui confirme le phénomène observé durant toute l’année 2009 avec des arrivées en continuelle hausse et des nuitées en recul. En d’autres termes, une partie des touristes échappe aux établissements d’hébergement classés. Selon de nombreux hôteliers, le mois de février a été tout juste moyen, alors que les réservations pour le mois de mars sont toujours sous le signe de l’incertitude, les réservations de dernière minute étant devenues presque une règle dans le monde du voyage.
Mais ce qui inquiète encore plus les hôteliers et leur fait craindre une année 2010 difficile, c’est le fait que Ramadan débutera cette année la première semaine d’août, ce qui se traduira par une absence quasi totale des touristes nationaux dans les stations balnéaires et les autres destinations de loisirs. Le Marocain, c’est connu, passe Ramadan chez lui en famille et nulle part ailleurs, font remarquer les hôteliers. Et il en va de même pour les MRE qui viennent aussi pour passer le mois de jeûne avec leurs proches. Ainsi, estiment beaucoup d’hôteliers, «perdre une grande partie de la clientèle du mois d’août revient à perdre la saison d’été». Et, selon eux, les villes qui vont le plus en pâtir sont les destinations balnéaires comme Agadir, Saâïdia et Tanger et, dans une moindre mesure, Marrakech.
Selon des estimations faites par des professionnels pour les pertes potentielles de clients durant Ramadan, le taux d’occupation dans les établissements d’hébergement classés va perdre en août prochain environ 13 points par rapport au même mois de 2009. Déjà que les chiffres du mois d’août de l’année dernière étaient mauvais, à tel point qu’ils n’avaient pas été rendus publics…
Toujours selon les hôteliers, lors d’une année normale, le chiffre d’affaires du mois d’août représente le double du chiffre d’affaires mensuel moyen calculé sur l’année. C’est dire l’ampleur des appréhensions de nos hôteliers pour la saison d’été.
Que faire alors pour sauver la saison et peut-être même l’année ? Selon eux, il faut dès maintenant faire preuve d’une grande agressivité commerciale, et, surtout, trouver un bon rythme pour l’aérien, notamment en scellant des accords avec les TO pour combler le manque à gagner.