Le trafic portuaire a baissé de 18% à  fin août

La baisse a concerné aussi bien les importations que les exportations.
-25% à  Casablanca, qui représente 33 % du trafic.
Mohammédia, Jorf Lasfar, Tan-Tan et Dakhla ont échappé au marasme.

Le ralentissement de l’activité portuaire a été nettement ressenti au terme des 8 premiers mois. Le volume du trafic portuaire global cumulé de janvier à août 2009 a ainsi baissé de 17,8 % par rapport à la même période de 2008. Le trafic global cumulé à fin août s’est établi à 39,17 millions de tonnes EVP (tonne équivalent vingt pieds) contre 47,67 millions de tonnes pour la même période de 2008.
Les exportations se sont dépréciées durant la même période de 33,6%, s’établissant à 12,827 millions de tonnes contre 19,322 une année plus tôt. Le trafic à l’import, lui aussi, a freiné mais de manière moins brutale : le trafic a atteint 26,4 millions de tonnes contre 28,351 pour les 8 premiers mois de 2008, soit une baisse de 7,1%.
La baisse touche pratiquement tous les types de marchandises. Les vracs solides accusent une chute de 29,2%. En tête pour les contre-performances, les phosphates dont les volumes d’exportations ont chuté entre janvier et août 2009 de 60,6%, alors que les importations de céréales ont baissé cette année de près de 11%, totalisant ainsi 3,4 millions de tonnes. Des produits comme le soufre et le charbon ne sont pas en reste puisqu’ils ont vu le volume de leur trafic global réduit respectivement de 32,7% et de 1,9 %.
Le trafic vrac liquide dont la tendance varie selon le type de produit enregistre au final une légère hausse de 3,3 % grâce aux exportations d’ammoniac (+22 %) et d’huiles végétales (+6,7 %).

La plupart des ports sont touchés
Le trafic conteneurs et roulier (roro) n’échappe pas non plus à la baisse avec un volume global  à fin août réduit de 16 % ( -23,3% pour l’export et -10,6% pour l’import). Pris distinctement, le trafic conteneurs a baissé de 10% (-13,8 pour l’export et -8,1% pour l’import), alors que le trafic ro-ro chute de 24,3% (-33,2% pour l’export et -15,5% pour l’import).
Enfin, les marchandises diverses ont vu aussi leur volume régresser très sensiblement; de 33,4% pour les bois et dérivés et 17,4% pour les produits sidérurgiques alors que les agrumes et les primeurs ont encaissé une chute de leurs exportations de 39,3%.
La baisse du trafic portuaire a touché la plupart des ports du Royaume. A commencer par Casablanca où l’activité a baissé durant les 8 premiers  mois de l’année 2009 de 24,5%, une chute qui a concerné plus les exportations (-47,3%) pendant que les importations ont reculé de 4,9%. En volume, le premier port du Maroc a vu transiter vers l’étranger 4,163 millions de tonnes et accueilli un volume d’importations de l’ordre de 8,163 millions de tonnes, soit un total de 12, 9 millions de tonnes, représentant 33% du trafic global.
D’autres connaissent des reculs importants : -18,8% pour Nador, -24,8% pour Tanger, -45,2% pour Kénitra,
– 40,1% pour Safi, etc.

Le TIR mis à rude épreuve
Les seuls ports qui, au contraire, ont vu leur activité progresser sont ceux de Mohammédia (+3%), Jorf Lasfar (+3,6%) ainsi que Tan-Tan (+78,9%) et Dakhla (+9,2%). Mais, si la part de Jorf Lasfar dans le trafic global est de 24%, les autres ports cités représentent une part négligeable puisque leur volume constitue moins de 1% du trafic total.
Par ailleurs, il faut signaler aussi que le transport international routier (TIR) subit de plein fouet les effets de la crise. En effet, son activité s’est réduite durant ces 8 premiers mois de l’année de près du quart (-24,9%), soit une réduction de 33,5% dans le sens Maroc-Europe et de 15,3% dans le sens inverse. La flotte la plus touchée est celle de Casablanca, que ce soit en nombre de rotations  ou en volume du trafic. Durant cette période, en effet, le nombre de rotations a baissé globalement de 20,2% pour l’import et de  33,1% pour l’export, s’établissant ainsi respectivement à 9 164 et 7 488.
En tonnage, les importations du Tir casablancais a accusé une chute de 30,7% et celle du volume à l’export de 34 %, soit globalement un recul deprès de 32 %. Il en va de même pour les flottes de Tanger dont le volume total a chuté de 27,7%, contrairement au port de Nador qui a connu une augmentation de son activité de 22,3%, principalement grâce aux importations qui se sont appréciées cette année de 38,1%, alors que les exportations baissaient de 2,9%.