Le secteur bancaire s’en sort visiblement bien au terme du 1er semestre de cette année

• L’encours des crédits a augmenté de 3% quand celui des dépôts a progressé de 7%
. Le 1er a bénéficié des mesures de relance économique dictées par l’Etat
. Le 2nd, lui, a tiré profit des différentes stratégies commerciales des banques axées sur le digital
. Le PNB ressort en hausse de 18%.
Le secteur bancaire s’en est bien sorti au terme du 1er semestre de cette année, du moins du côté de l’activité commerciale. L’encours des crédits s’est apprécié de 3% à fin juin de cette année pour atteindre 1123 milliards de DH. De son côté, l’encours des dépôts a gagné 7% pour s’établir à 1265 milliards de DH. En ressort ainsi un produit net bancaire de près de 200 milliards, en hausse de 18%.
L’encours des crédits des banques s’est amélioré pour toutes les banques de la place, excepté pour Bank of Africa où il a baissé de 1,2% à 193,4 milliards de DH et celui de la BMCI qui s’est contracté de 5,2% à 52,8 milliards de DH. Attijariwafa bank a vu son encours augmenter de 3,6% à 342 milliards de DH, quand la BCP l’a fait progresser de 1% à 227 milliards de DH. Avec une hausse de 15,3% l’encours des crédits du CIH s’est situé à 67 milliards, alors que celui de la SG a atteint 92,6 milliards, en croissance de 3,3%. L’encours de CAM, CDM et CFG s’est affiché à 98 milliards, 45 milliards et 6 milliards, en augmentation respective de 10%, 2% et 25%. Toutes ces évolutions sont redevables notamment aux mesures de soutien édictées par le gouvernement et appliquées par les banques, en réponse à la crise sanitaire. Allusion faite principalement aux crédits Relance et Oxygène. Pour les premiers, ce sont plus de 50 000 entreprises qui en ont bénéficié avec un encours de 5 milliards de DH à fin juin de cette année, contre 49 500 bénéficiaires pour les seconds, représentant un encours de 17,7 milliards de DH. Il faut dire aussi que le programme d’appui aux entreprises Intelaka a contribué tant bien que mal à cette évolution, puisque 26 500 porteurs de projets en ont tiré profit pour une enveloppe de 5 milliards de DH. Après un début difficile, ce programme a connu un vif intérêt de la part des entrepreneurs, mais qui s’est rapidement essoufflé depuis l’avènement de la crise sanitaire et tout ce qu’elle a induit comme restrictions de déplacements… Dans ces conditions sanitaires et économiques, en amélioration mais entourées d’incertitudes quant à l’évolution de la pandémie, les banques poursuivent leurs efforts de soutien aux entreprises et particuliers et de relance économique. D’ailleurs, selon les dernières statistiques de Bank Al-Maghrib, tous les segments de crédits ressortent en amélioration, preuve que la situation économique du pays tant au niveau de l’investissement que de la consommation emprunte un trend ascendant.
De son côté, l’encours des dépôts a également évolué positivement. La quasi-totalité des banques a noté une augmentation, à commencer par ATW avec 8,7% à 533 milliards de DH, BOA avec 4,2% à 213 milliards et BCP avec 4,1% à 270 milliards. L’encours du CIH et de la SG s’est accru, dans l’ordre, de 18,6% et 4,7% à 57,4 et 85,5 milliards de DH. Celui du CAM et de CDM a progressé de 11,6% à 97 milliards et 4,5% à 46 milliards de DH. Enfin, CFG Bank a connu une augmentation de son encours des dépôts de 38% à 8,3 milliards de DH. En revanche, il a enregistré une baisse de 2,6% pour la BMCI à 44,2 milliards de DH. Sur ce volet, les banques ont mené une politique commerciale active et concurrentielle, basée entre autres sur une offre incluant les services digitaux, puisque le canal digital des services bancaires a montré tout son intérêt lors de cette pandémie.
Au final, l’amélioration du PNB de 18% à 200 milliards de DH est le fait de l’augmentation du PNB de l’ensemble des banques, excepté celui de la BMCI. En effet, les 3 premiers groupes bancaires, à savoir ATW, BOA et BCP ont vu ce résultat progresser de 0,8%, 3% et 2% respectivement, pour atteindre 12,5 milliards, 7,2 et 10,2 milliards de DH. Seule la BMCI a accusé un recul de son PNB de 2,6% à 1,5 milliard de DH. Il faut dire que le PNB global a été porté essentiellement par la marge d’intérêt ainsi que la marge sur commissions et, dans une moindre mesure, par le résultat des activités de marché. Au vu de ces résultats qui, somme toute, sont en appréciation sur une année et compte tenu également des perspectives favorables de l’évolution des principaux secteurs d’activité économique, les indicateurs bancaires ne pourraient que s’inscrire sur une note positive, puisque les banques continuent d’adopter une stratégie de relance, mais aussi de consolidation des acquis, sans perdre de vue le coût du risque qui peut en découler.