Le Maroc veut s’affranchir du balnéaire
Surf, croisières, parachutisme, sport de glisse et tourisme rural seront mieux soutenus en 2004 n Les autorités locales sont invitées à s’impliquer dans la commercialisation de leur région.
Le tourisme rural et de niches apportera-t-il sa pierre à l’édifice de la vision 2010 et ses 10 millions de touristes ? Si l’on se fie à l’étude présentée à la presse mardi 16 décembre par le ministère du Tourisme – publiée en exclusivité dans La Vie éco du 26 septembre 2003 -, pas moins de 93 produits de niches, répartis sur 28 zones touristiques rurales, existeraient.
Mais il vaut mieux tempérer les ardeurs et reconnaître l’étendue de la tâche. Ce que font volontiers les responsables du ministère du Tourisme en dévoilant le plan d’action pour l’année 2004. Le ministère retient quatre produits de niches et six pays (régions plutôt !) d’accueil touristique ruraux (PAT) qui bénéficieront du coup de pouce des pouvoirs publics.
Pour ce qui est des niches, seront mis en évidence le tourisme de croisière dans les principaux ports du Royaume (Casablanca, Tanger, Safi et Agadir), les sports de glisse (windsurf, kitsurf) à Dakhla, le surf à Safi et le parachutisme à Béni Mellal. De toute évidence, ces quatre produits ont été retenus parce qu’ils existent déjà de manière spontanée, à l’instar du tourisme de croisière qui connaît une croissance remarquable depuis quelques années. En 2002, quelque 220 000 touristes qui ont transité par les ports nationaux même si, sur les quais, les bateaux de plaisance accostent encore aux côtés de cargos déchargeant du blé ou du pétrole.
Aussi, l’une des actions prévues consiste à améliorer l’accueil des touristes dans ces ports en affectant des quais aux opérateurs privés dès l’année 2004, et en ouvrant de nouveaux ports de croisière (Tan Tan, El Jadida) dès la saison 2005. Plus tard, le port actuel de Tanger sera aussi dédié aux croisières.
Trois nouveaux pays d’accueil touristique seront créés
Pour les trois autres produits de niches qui sont encore à l’état embryonnaire, l’action consiste surtout à les lancer et les faire connaître des tour-opérateurs étrangers. Toutefois, cela ne peut être fait sans l’implication effective des autorités locales. L’exemple de Dakhla est, à cet égard, significatif. En effet, suite à la mise en place d’une base nautique dans la lagune de la ville, une campagne de promotion ciblée en France, notamment un reportage sur Dakhla paru dans Wind Magazine, avait incité le TO français Sport Away Voyages à commercialiser la destination.
Des actions de promotion similaires, sur des supports spécialisés accompagnés de démarchages de TO vont être menées par l’ONMT sur les marchés allemand et hollandais dès le premier trimestre 2004. En apothéose, une cérémonie d’inauguration de la destination Dakhla est prévue en février 2004. La même démarche est adoptée pour Safi dont la plage de Ras Lafaa, parmi les 10 meilleures du monde pour le sport de glisse, semble-t-il, n’est connue que de quelques initiés. Enfin, le parachutisme à Béni Mellal semble plus aisé à promouvoir. La ville a son petit aérodrome et reçoit déjà annuellement quelque 220 parachutistes. En 2003, et à l’occasion de compétitions organisées par le Parachute Club du Maroc (PACMA) et des clubs français, ce sont 3 600 parachutistes qui se sont déplacés, ce qui a occasionné pour la saison 1 400 nuitées hôtelières.
Concernant les PAT (pays d’accueil touristique), les trois zones élues pour 2004 sont celles d’Azilal, El Haouz et Ouarzazate qui, même sous-équipées, sont déjà fréquentées par des touristes. Trois nouveaux PAT seront créés dans les régions de Chefchaouane, Ifrane et Immouzer Ida Outanane (région d’Agadir)