Le Maroc expose ses opportunités d’investissement à Londres
Une initiative de l’ambassade du Royaume en Angleterre et l’Agence de l’investissement.
Quatre ministres marocains, un britannique et une assistance de 400 personnes, dont nombre de décideurs de la City.
«Best kept secret»(]), c’est ainsi que la forte délégation marocaine, venue promouvoir les opportunités de business au Maroc, a tenu à présenter le pays de la première conférence sur l’investissement au Maroc le 9 novembre à Londres. Organisé à l’initiative de l’ambassade du Maroc, l’Agence marocaine de l’investissement (AMDI) et le concours financier de l’OCP, cet événement a attiré plus de 400 personnes dont beaucoup de décideurs de la City.
Lalla Joumana, très à l’aise dans son nouveau rôle d’ambassadrice et maîtrisant parfaitement la langue de Shakespeare, s’est engagée, dans une lettre aux participants, à faire de cette conférence un rendez-vous annuel pour drainer des investissements britanniques au Maroc.
Avec le Lord Maire de la City, Ian Luder, dont le mandat se termine cette semaine, ils ont pesé de tout leur poids pour que les représentants des deux pays ainsi que les participants soient de haut niveau. Ainsi, du côté britannique, le ministre du commerce, de l’investissement et des PME, l’ambassadeur de Grande-Bretagne au Maroc et trois anciens ambassadeurs ont répondu présent. Côté marocain pas moins de quatre ministres : Taieb Fassi Fihri, le titulaire du portefeuille des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, celui des finances, Ahmed Chami de l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies et Amina Benkhadra, la ministre de l’énergie. Après le volet diplomatique traité par M. Fasssi Fihri, chaque ministre a pris part à un panel qui, pendant 30 mn, a répondu aux différentes questions à propos de son exposé ; l’après-midi étant consacrée aux rencontres professionnelles.
Pas d’information en anglais : point faible des sociétés marocaines
Plusieurs participants ont soulevé, avec la franchise qui caractérise les Anglais, le manque d’informations régulières par les sociétés marocaines et le peu de documents financiers traduits en anglais (moins de 10%) par ces mêmes sociétés.
Par ailleurs, le fameux complexe du «Maroc, chasse gardée française» a été soulevé car les Britanniques trouvent que la France est plus favorisée que les autres pays de l’Union européenne au Maroc ; ce à quoi la délégation marocaine a rétorqué en soulignant l’exemple de l’Espagne qui avait le même a priori et dont le volume des échanges a beaucoup évolué ces dernières années.
D’autre part, quelques hommes d’affaires britanniques ont déploré le manque de vrais relais en termes de spécialistes, avocats ou cabinets de conseils, formés aux techniques et à l’approche anglo-saxonne afin d’aider les investisseurs dans leur démarche de prospection.
A la City, le spectre de la crise financière reste présent. Les organisateurs expliquent que c’est le moment de se positionner car toute la place est à l’affût de nouvelles opportunités : la croissance attire le business. Gageons qu’avec des événements comme celui-ci pour conquérir de nouveaux horizons pour l’économie nationale, et pour peu que la récurrence et la stratégie annoncée soient respectées, faire du business au Maroc ne sera plus pour les Britanniques le mieux gardé des secrets !