Le crédit à la consommation renoue avec la hausse des profits

Le secteur a engrangé quelque 130 MDH de bénéfices pour un produit net bancaire de 1,64 milliard.
Le coefficient d’exploitation s’est en revanche détérioré de 5 points.
Le crédit à la consommation semble avoir bien accusé le choc des nouvelles normes de provisionnement. Dans le sillage de l’encours de crédit, en hausse de 5,1 % par rapport à fin 2003, à 21,8 milliards de DH, le PNB (produit net bancaire) s’est accrû en moyenne de 11,2 % pour totaliser 1,64 milliard, à fin 2004.
Un bénéfice net moyen en hausse de 313 %
Le comportement moyen de cet indicateur occulte toutefois des évolutions individuelles assez contrastées. Si presque toutes les filiales des groupes bancaires ont enregistré une forte croissance (+29 % à 122,7 MDH pour Salafin, +30 % à 172,5 MDH pour Assalaf Chaabi et +23 % à 33,4 MDH pour BMCI Salaf), à l’autre extrémité, des sociétés comme Somafic et Diac Equipement sont scotchées en dessous de zéro, tandis que Diac Salaf, en plein sauvetage, accuse une baisse de 15 %, au même titre que Sonac
(-3%) et Sorec crédit (-6%).
Quant à la productivité du secteur, elle s’est sensiblement altérée. Le coefficient d’exploitation s’est détérioré de plus de 5 points à 42,7 %, sous l’effet de l’effort d’extension du réseau, mené par les plus grands opérateurs, et de la difficulté à comprimer les charges dans un contexte baissier des revenus. Sonac, petite société de crédit spécialisée dans le financement des véhicules, Eqdom et Assalaf Chaabi sont les seuls opérateurs à avoir maintenu leur ratio au-dessous de 30 %.
C’est au niveau de la rentabilité que le secteur réalise globalement une remontée substantielle avec un bénéfice net moyen en hausse de 313 % pour un montant agrégé de 127,3 MDH. Cette évolution est quelque peu ternie par la perte abyssale de 197,8 MDH essuyée par Somafic, la filiale d’AXA Assurances, qui a cumulé un déficit de 366 millions en trois années.
Les sociétés qui ont déjà achevé leur effort d’assainissement ont, pour leur part, sensiblement amélioré leurs profits grâce à la forte détente des dotations aux provisions pour créances en souffrance (-16 % à 560 MDH pour le total de l’échantillon). Les évolutions les plus marquées sont à mettre surtout à l’actif de Sofac Crédit et d’Acred qui renouent avec les bénéfices (7 MDH pour la filiale de la CDG et 21,6 MDH pour la filiale d’AXA, contre respectivement -75,7 millions et -18,3 millions en 2003). Sorec Crédit ( +103 % à 3,5 MDH) et Sonac (+ 92% à 8,8 MDH) s’en tirent également à bon compte grâce à un coût du risque nul, voire négatif.
Parmi les grosses pointures, Salafin (+31 % à 24,7 MDH), Assalaf Chaabi (+ 66 % à 52,6 MDH) et, dans une moindre mesure, Eqdom (+ 14 % à 141,2 MDH), ont réalisé un bon cru. En ce qui concerne Wafasalaf, son résultat net (49,1 MDH) se trouve plombé par l’effort de nettoyage du portefeuille de Crédor qu’il a intégré.
Au total, l’assainissement et la concentration engendrent une nouvelle distribution des cartes. Wafasalaf occupe désormais la plus haute marche du podium. On relève également la belle remontée du challenger, Salafin, qui, avec un encours de 1,96 milliard de DH, revendique déjà la troisième place et le premier rang pour le seul produit LOA (location avec option d’achat), qui constitue plus des trois quarts de sa production. Un acteur moyen comme Cetelem semble aussi en bonne forme en gagnant 0,4 point de part de marché, à 3 %.
Reste que pour tout le secteur, le défi des prochaines années est le même. Il s’agit d’améliorer la productivité, compte tenu de la faible probabilité du relèvement du TEG (taux effectif global) .