Le comité de veille refuse aux promoteurs immobiliers les mesures d’urgence

Le ministère des finances considère que le secteur n’est pas touché par la crise.
Il propose néanmoins une réflexion de fond pour le logement social.
Les promoteurs immobiliers mécontents de ce refus.

Déçus. Les opérateurs de la promotion immobilière doivent certainement l’être après que le comité de veille stratégique eut refusé d’intégrer le secteur dans la liste de ceux pouvant bénéficier de mesures de soutien comme, entre autres, le textile, l’électronique ou encore l’automobile. En effet, les membres du comité, réunis mardi 15 septembre, à Rabat, ont estimé que la situation actuelle du secteur ne justifie pas la mise en place de mesures d’urgence. «L’immobilier a été épargné par les effets de la crise», estime-t-on au ministère des finances, dont les responsables insistent, néanmoins, sur la nécessité de «mener des réflexions approfondies sur le segment de l’habitat social».

Des logements sociaux à 300 000 DH ?
Comme l’on pouvait s’y attendre, la décision n’a pas plu à la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) qui réclame des  mesures rapides pour donner un nouveau souffle à l’activité. «L’immobilier a grandement besoin d’un nouveau modèle de développement car le haut et le moyen standing s’essoufflent et le logement social est tout simplement à l’arrêt», tient à préciser Youssef Ibn Mansour, président de la FNPI.
La décision du comité de veille est d’autant plus inexplicable que le ministère de l’habitat sonnait, depuis quelques mois, l’alarme pour le segment du logement social. «Nous n’avons pas cessé, tout comme le ministère de l’habitat, d’attirer l’attention du gouvernement sur la situation inquiétante du logement social ces derniers mois. Nous nous attendions à ce que le comité intervienne, comme pour les autres secteurs, avec des mesures, pour stopper l’hémorragie», s’étonne un membre de la fédération. Parmi les mesures phare que proposent les promoteurs immobiliers, celle qui consisterait à augmenter la valeur vénale des logements sociaux, arrêtée aujourd’hui à 200 000 DH. «Le prix de ces logements n’a pas bougé depuis 1995 et il est impossible pour les promoteurs de continuer à proposer de tels prix avec l’augmentation des prix qu’ont connue les matériaux de construction depuis cette date», explique M.Ibn Mansour. Selon lui, si le gouvernement veut relancer le logement social, il doit impérativement faire passer cette valeur à 300 000 DH.
Les promoteurs pointent également du doigt le manque de visibilité par rapport au foncier. «Le comité de veille aurait pu, par exemple, demander l’accélération de l’approbation des plans d’aménagement pour mobiliser davantage d’assiette foncière», confie un opérateur.