La mobilité urbaine gagne en substance à Rabat

• Un travail méthodique a été déployé depuis quelques années avec la modernisation et la rénovation des ponts reliant les deux parties du Bouregreg • L’année 2021 a enregistré, par ailleurs, la réalisation des travaux d’extension du réseau du tramway sur un linéaire supplémentaire de 7 km.
Au fur et à mesure que les chantiers du programme «Rabat Ville Lumière» arrivent au bout du tunnel, la mobilité urbaine a continué, en 2021, à gagner en substance dans la capitale, dont le décongestionnement profite à coup sûr à Salé, sa sœur jumelle du Bouregreg.
Les chantiers de désengorgement de la circulation entre les deux rives du fleuve et au niveau du Grand Rabat s’inscrivent dans la logique suivie depuis un certain temps en matière de fluidification des déplacements urbains et de sécurisation du trafic, en vue de juguler la pression démographique et l’explosion du parc automobile, deux facteurs appelés à s’accentuer à l’avenir.
Un travail méthodique a été déployé depuis quelques années avec la modernisation et la rénovation des ponts reliant les deux parties du Bouregreg (Hassan II, Moulay Youssef, Al Fida et Mohammed V), l’entrée en service en 2018 d’une deuxième rocade urbaine Rabat-Salé sur 8 kilomètres et, tout dernièrement (2020), la construction d’une trémie sur la place Bab El Had au centre-ville de Rabat et d’un tunnel à l’entrée Sud de la capitale, au niveau du complexe Prince Moulay Abdellah vers la ville de Casablanca.
Dans la continuité de cette stratégie, lancée sur les chapeaux de roues en 2011 par les inaugurations du tramway Rabat-Salé et du tunnel des Oudayas, il a été procédé le 21 novembre dernier à la mise en service d’une nouvelle trémie névralgique près du Mausolée Mohammed V, dans le sillage du vaste projet d’aménagement de la vallée du Bouregreg.
L’ouvrage, dont la rapide réalisation (moins de 2 mois) a fait l’objet d’une large médiatisation sur les réseaux sociaux, est destiné à alléger les goulots d’étranglement au niveau de l’intersection des avenues Hassan II et Al Alaouiyine à Rabat, qui concentre le gros de la circulation entre la capitale et Salé, tout particulièrement les transports en commun (tramway, bus et grands taxis).
Les équipes se sont relayées 24h/24 sur le chantier pour hâter la réalisation de la trémie dite Sidi Makhlouf, dont les travaux ont été lancés le 8 octobre avec leur lot de désagréments pour les citoyens, en raison des perturbations du réseau du tramway et la fermeture de la circulation dans les deux sens via le pont Hassan II.
Avec les premières pluies, l’ouvrage consistant notamment en un tunnel de soutènement sous la plateforme du tramway s’est révélé d’une grande utilité pour la fluidification du trafic et le gain du temps pour les automobilistes, dont les chauffeurs de taxis qui ont tant souffert. Dans l’autre extrémité du Grand Rabat, la commune de Harhoura a connu la construction d’un tunnel d’une longueur de 250 mètres à l’avenue Moulay Abdellah, sur la route côtière. Situé au croisement avec l’avenue
Mohammed VI, l’ouvrage ouvert à la circulation en mai dernier doit soulager les usagers de cette route très fréquentée durant la saison estivale tant par les résidents que les visiteurs.
L’année 2021 a enregistré, par ailleurs, la réalisation des travaux d’extension du réseau du tramway sur un linéaire supplémentaire de 7 km de la ligne 2, qui dessert actuellement les quartiers Bettana à Salé et l’Océan à Rabat, en longeant la Médina, au moment où la ligne 1 relie le quartier de Tabriquet à Salé et Madinat Al Irfane (campus universitaire) à Rabat.
Quelque 40 000 nouveaux voyageurs devront bénéficier de la prochaine mise en service de cette extension, qui consistera en la création de 12 nouvelles stations pour relier le réseau actuel au quartier Yacoub El Mansour à Rabat (2,4 km) et l’hôpital Moulay Abdellah à Salé (4,6 km).
Sur un autre plan, il a été procédé au parachèvement des travaux de réalisation de la nouvelle gare routière de la capitale, lancés le 27 octobre 2017 par S.M.
Mohammed VI.
Érigée à proximité du complexe sportif Prince Moulay Abdellah, avec un accès direct à partir de l’autoroute Rabat-Casablanca, cette structure à l’architecture ultra-moderne devra contribuer au décongestionnement du trafic à l’intérieur de la ville et à la réduction du taux de pollution, en plus de l’optimisation du transport des voyageurs à travers notamment l’amélioration des services fournis.
Outre la question de la mobilité urbaine, la capitale du Royaume verra ses infrastructures de santé renforcées avec la prochaine entrée en service du nouveau centre hospitalier régional Moulay Youssef, situé au quartier Akkari en face de la Corniche.
Le future structure, qui sera dotée de 300 lits pour des financements d’environ 600 millions de dirhams, sera un atout majeur pour l’amélioration de l’offre de santé dans les différentes spécialités, de sorte à alléger la pression exercée sur les services du CHU Ibn Sina.
A ce propos, le gouvernement a prévu, dans la Loi des finances de 2022, des fonds substantiels pour la réalisation de projets ambitieux dans le secteur de la santé au niveau de la région de Rabat-Salé-Kénitra, notamment 1.1 milliard de dirhams pour le nouvel hôpital Ibn Sina et 182 millions au nouveau centre hospitalier provincial de Kénitra et 70 MDH au nouveau centre hospitalier régional Moulay Youssef de Rabat.
La culture n’a pas été en reste avec la poursuite des travaux d’aménagement et d’embellissement des espaces environnants du Grand Théâtre de Rabat, dont la prochaine inauguration donnera plus d’allure aux rivages du Bouregreg, au même titre que la Tour MohammedVI, dont les gros œuvres ont atteint des niveaux très avancés.
Dessiné par feue Zaha Hadid, architecte anglaise d’origine irakienne et figure de l’architecture avant-gardiste, le Grand Théâtre dont le maître d’ouvrage est la Société Bouregreg Cultures (filiale de l’Agence pour l’Aménagement de la Vallée du Bouregreg), est doté d’un auditorium, d’une capacité de 1 821 places, polyvalent de classe mondiale pour la musique et le théâtre bénéficiant d’excellentes caractéristiques acoustiques traduits par des équipements scénographiques à la pointe de la technologie ainsi que par une géométrie, et un choix des matériaux de finition innovants.
Contre vents et marées générés par la crise sanitaire, le rythme de réalisation des chantiers de modernisations a tenu bon dans les deux rives du Bouregreg, d’autant que Salé fera ses adieux à 2021 allégée du point noir du bidonville Sahb El Caid, qui a entravé toute véritable mise à niveau de la ville pour des décennies.