La CNSS sous la menace d’une longue série de grèves en raison de revendications d’ordre salarial

Trois mouvements de grève de 24, 48 et 72 heures sont programmés pour février et pourraient devenir récurrentes si un accord n’est pas trouvé. La CNSS déclare avoir déjà satisfait 5 points de revendication sur les 8 acceptés.
Ambiance des mauvais jours à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). La Fédération nationale du personnel de la sécurité sociale affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT) a programmé trois mouvements de grève pour protester contre le non-respect du protocole d’accord relatif aux augmentations de salaire paraphé avec la direction générale en mai 2010. Le premier débrayage d’une durée de 24 heures est prévu le 2 février 2011, date qui coïncide avec la tenue du Conseil d’administration de la caisse. Les deux autres arrêts de travail d’une durée de 48 et 72 heures sont programmés, selon le calendrier de la fédération, les 9 et 10 février et du 23 au 25. Dans un communiqué publié le 21 janvier, la fédération annonce que si l’accord n’est pas respecté, des grèves de 72 heures auraient lieu chaque semaine.
Une prime de panier de 400 DH est versée à tout le personnel
Pour les responsables syndicaux, «la grève est l’ultime moyen pour contester la non exécution des clauses du protocole d’accord qui portent essentiellement sur des augmentations de salaires, de primes et d’indemnités pour l’ensemble du personnel de la CNSS». Il faut rappeler que l’accord signé avec la direction générale de la caisse résulte d’un long processus de négociations entamé en 2009. La fédération réclamait la révision des salaires et des primes (Achoura, scolarité, transport et panier), la promotion des fondés de pouvoir, l’accélération des mutations et la constitution d’une commission pour l’étude d’une nouvelle convention collective adaptée à l’actuel environnement de travail. La mise en place de l’actuelle convention date, selon la fédération, d’une vingtaine d’années.
Des revendications qui ne sont, selon le syndicat, toujours pas satisfaites, et ce, malgré l’engagement des responsables de la CNSS. Ce que démentent en partie ces derniers qui précisent que cinq points sont effectifs depuis mars 2010. Il s’agit des avances sur salaires, des prêts sociaux, des prêts pour acquisition d’un véhicule personnel, de la revalorisation des primes pour Achoura, Aïd Al Adha et celle de scolarisation. Sans compter, ajoute une source proche du dossier, que la direction générale de la CNSS avait en 2007 accordé une prime de panier (400 DH) à l’ensemble du personnel et révisé à la hausse la prime de tournée versée aux inspecteurs et contrôleurs de 500 à 1 500 DH. Par ailleurs, la CNSS souligne que seuls trois points du protocole d’accord ne sont toujours pas entrés en vigueur : la révision de la grille indiciaire, la révision du régime indemnitaire des directeurs régionaux, centraux et de pôle et la bonification des indemnités des chefs de bureau, de service, de projet et de division. «L’entrée en application de ces mesures tarde car elle ne dépend pas directement de la CNSS mais est tributaire du ministère des finances», explique-t-on à la caisse.
Leur mise en place, avec effet rétroactif, nécessitera une enveloppe de 135,4 MDH (soit 15% de la masse salariale servie par la CNSS en 2009) qui seront débloqués progressivement sur une période de trois années, soit 88,4 millions en 2010, 23,5 millions en 2011 et 23,5 millions en 2012.
La fédération syndicale ne semble pas convaincue et exige l’entrée en vigueur immédiate des mesures. Ce qui est, selon la CNSS, une «démarche légitime» mais elle met en même temps en avant sa dépendance par rapport aux autres administrations. Affaire à suivre.