La carrosserie industrielle en crise

Les ventes de cars et de bus sont passées de 311 unités en 2000 à 59 en 2004.
Lescarrossiers vivent des moments difficiles. Ils accusent une baisse d’activité palpable. Alors qu’en 2000 ils avaient vendu 311 cars et bus, le nombre est passé à 271 et 229 unités, respectivement en 2001 et 2002. Les deux années suivantes, 2003 et 2004, ils n’ont écoulé que 97 et 59 véhicules. Et ce n’est pas l’arrivée annoncée de l’indien Tata, avec ses 2 500 unités à produire chaque année, qui inquiète le GPLC (Groupement du poids lourd et de la carrosserie). Les soucis des carrossiers et assembleurs de bus, camions et cars sont ailleurs et autrement plus pesants, comme l’affirment Adil Zaidi et Allal El Mansouri, respectivement vice-président et membre actif de ce groupement professionnel.
Nobel bus, Jdidi, Charaf, Bahri… plusieurs entreprises ont déjà fermé
Les plaies dont souffrent les professionnels, disent-ils, sont de deux ordres. Tout d’abord le problème de la TVA, qu’ils paient mais ne peuvent récupérer auprès de leur clientèle dont une bonne part en est exemptée. D’où l’obligation de se retourner vers les Finances pour la recouvrer. Le second souci est l’incapacité de faire des prévisions pour la partie cars et bus, lorsque l’Etat autorise une importation de matériel d’occasion, comme cela est arrivé à plusieurs reprises pour la défunte RATC, notamment. Pour Adil Zaidi, chaque fois qu’une telle dérogation est accordée, les assembleurs et les carrossiers végètent pendant de longues périodes, tout en supportant les frais de fonctionnement de leurs unités.
Dès lors, comme s’interroge Allal El Mansouri, «comment prévoir des investissements ou même la simple gestion de notre activité industrielle ? Surtout qu’en plus, ces variations ne dépendent que d’une décision administrative et non pas de la loi de l’offre et de la demande».
Pour les professionnels du secteur, qui emploie 5 000 personnes, leur activité relève de la gymnastique en raison de problèmes de trésorerie. Le montant de la TVA mobilisé chaque année représente deux à trois fois le capital de la douzaine d’opérateurs, qui oscille, en moyenne, entre 30 et 50 MDH. La TVA est réglée aussi bien sur les importations de pièces que sur les achats locaux, et elle n’est récupérée qu’après une longue attente. Les conséquences ne se sont pas fait attendre et ce n’est pas un hasard, disent-ils, que des carrossiers comme Nobel bus, Hamada, Jdidi, Charaf, Bahri… aient déclaré faillite.