IVe Assises de l’agriculture : plus de superficies irriguées et allègement de l’endettement

L’Etat abandonnera également les arriérés des redevances d’irrigation datant d’avant 2008. Des projets d’investissement portant sur 22 milliards de DH ont été lancés en 2010.
«La commercialisation des produits agricoles : servir l’agriculteur, servir le consommateur». C’est le thème choisi pour la IVe édition des Assises de l’agriculture, qui s’est tenue le 26 avril à Meknès. Plus de 1 200 personnes étaient présentes, dont des Marocains et des invités étrangers avec la participation très remarquée et chaleureusement saluée du ministre de l’agriculture algérien, Rachid Benaïssa. Cette présence confirme peut-être le début du réchauffement des relations entre les deux pays. Mais pour les agriculteurs, présents en nombre à cette réunion annuelle, le plus important était de sortir de la salle avec des annonces rassurantes. Et ils n’ont pas été déçus.
Dans sa lettre adressée à l’assistance lue par Aziz Akhannouch, ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, le Souverain a demandé au gouvernement de prendre un certain nombre de mesures en faveur du monde agricole. Il s’agit notamment de l’allègement et du rééchelonnement des créances des petits agriculteurs auprès du Crédit agricole du Maroc, de la possibilité pour ces petits agriculteurs de contracter de nouveaux crédits, de l’exonération des frais d’eau d’irrigation au titre des campagnes antérieures à 2008 à concurrence de 10 000 DH, avec abandon des intérêts et rééchelonnement du reste, de la valorisation des salaires minimums des petits agriculteurs et de la couverture médicale du monde rural.
Nette amélioration des principaux indicateurs sectoriels
Le gouvernement est aussi appelé à articuler son action en matière d’économie d’eau en portant les surfaces agricoles en irrigation localisée à 550 000 ha, ainsi qu’en matière de valorisation du patrimoine variétal et des produits du terroir et de développement de l’agriculture biologique.
Toutes ces mesures engagent l’Etat qui, pour le moment, met en évidence les premiers résultats du Plan Maroc, fil conducteur du secteur. Aziz Akhannouch, qui a profité de l’occasion pour annoncer une production céréalière d’environ 88 Mq pour la campagne 2010-2011 (voir article en page 28), a souligné la nette amélioration des principaux indicateurs sectoriels à savoir une hausse du PIB agricole, de la production agricole, et des exportations respectivement de 17, 46 et 18 %. Selon le ministre, 321 millions de journées de travail ont été créées et la présence sur le marché russe renforcée, en plus d’un début de pénétration des clémentines marocaines en Chine.
Il a aussi mis en avant l’amélioration de l’utilisation des facteurs de production (1,1 Mq de semences sélectionnées, engrais, mécanisation), la réelle préoccupation environnementale et de sécurité alimentaire.
Ces réalisations sont soutenues ou favorisées par l’amélioration des investissements qui confirme l’attractivité du secteur. Selon le ministre, les projets lancés en 2010 (64 grands projets d’initiative privée et 108 autres d’agriculture solidaire avec forte participation de l’Etat), une fois la mise en œuvre achevée, correspondront à un investissement global de 22 milliards de DH bénéficiant à près de 400 000 agriculteurs.
Parmi les réformes structurelles, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) est considéré comme un puissant outil pour la protection du consommateur et pour la gestion des crises sanitaires végétales et animales.
L’année 2010 a aussi connu le lancement de grands chantiers dont la nouvelle stratégie du conseil agricole. Autre grand chantier, le développement des filières de terroir (40 000 producteurs et 4 000 coopératives) comme priorité pour le Maroc avec des potentialités non encore exploitées.
Pour l’année à venir, le ministre a assuré qu’elle sera celle de la poursuite dans le sens de l’accélération des réformes, d’une meilleure réalisation de l’investissement agricole et de l’accès des agriculteurs au savoir et aux technologies. En complément des projets à long terme, de nouveaux projets structurants sont prévus pour 2011 tels la stratégie des produits de terroir, le chantier de l’assurance agricole et la nouvelle stratégie de formation et de recherche.