Fonds de technologie propre : 150 millions de dollars pour le Maroc
Financement à hauteur de 10 à 15% de projets qui évitent l’émission d’un million de tonnes par an.
Trois axes privilégiés : l’éolien, l’efficacité énergétique et le transport.
Le 27 octobre dernier, le Comité exécutif du Fonds de technologie propre dépendant de la Banque Mondiale, a choisi de participer au financement de projets à faible teneur en carbone présentés par le Maroc. La Banque Mondiale a ainsi accordé au Maroc une enveloppe de 150 millions de dollars destinés à soutenir les actions menées par le Royaume en faveur de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
Présentée par Saïd Mouline, patron de la future Agence marocaine des énergies renouvelables, l’approche marocaine s’est distinguée de celle d’autres pays candidats au financement. Ainsi, à l’approche habituelle par projets, la délégation marocaine a préféré soumettre que le financement issu du FTP vienne alimenter directement le Fonds de développement de l’énergie, via la Société d’investissement pour l’énergie. Le FTP se voit donc comme intégré dans la SIE et le déblocage des fonds se fera en fonction de l’identification successive des projets.
La procédure de financement repose sur des prêts à taux concessionnels au taux de moins de 1%, avec une période de grâce de 10 ans. Ces prêts représenteront entre 10 et 15% du coût du projet financé. La mise en place de ce mécanisme, doté de 5,2 milliards de dollars pour différents pays, repose sur une association entre la Banque Mondiale et d’autres banques multilatérales.
750 millions de dollars pour un projet MENA
Seuls les projets qui permettent d’éviter la production d’un million de tonnes de CO2 peuvent bénéficier de cette aide. Les critères de sélection et le monitoring sont donc relativement stricts. Il s’agit de pouvoir quantifier les émissions de carbone qui sont évitées afin de pouvoir prétendre à un projet au financement FTP.
Trois axes ont ainsi été identifiés par le Maroc: l’éolien, l’efficacité énergétique et le transport. Le parc éolien de Tarfaya et le pipeline OCP permettant le transport de phosphates entre Youssoufia et Safi répondent aux critères d’éligibilité du FTP et en seront tout bonnement bénéficiaires. Toutefois, le Maroc a obtenu que les projets ne répondant pas au critère d’un million de tonnes de CO2 évitée, puissent être regroupés pour atteindre ce quota. Ainsi, dans le secteur des transports où il est difficile de mesurer la quantité de C02 émise, il est prévu de mettre en place une stratégie nationale de transport urbain sur plusieurs villes. Le thermo-solaire est également à l’honneur avec une fiche-projet présentée au nom de la région MENA, et à laquelle participe le Maroc. Celle-ci prévoit la construction de centrales thermo-solaires dans plusieurs pays. Une ligne de 750 millions de dollars a ainsi été attribuée à cette vaste entreprise. Le projet solaire marocain présenté il y a deux semaines pourra prétendre à ce financement.