Amélioration des marges malgré une timide croissance des crédits

Malgré un tassement de son fonds de commerce, matérialisé par de timides croissances des crédits à la clientèle (+2%, à 52,6 milliards de DH) et des dépôts de la clientèle (+4%, à 49,6 milliards de DH), BMCI affiche des marges en constante amélioration, notamment la marge opérationnelle (avant coût du risque) qui caracole à 42,9% (+2,4 points) et la marge nette qui frôle désormais les 20%. Ce qui dénote d’un bon dosage de productivité et de flexibilité, comme en témoigne, d’une part, l’évolution plus vigoureuse du produit net bancaire qui se hisse de 8%, à 2,8 milliards de DH, et, d’autre part, la légère baisse du coefficient d’exploitation à 39,9%, malgré les investissements consentis en matière d’élargissement du réseau et de lancement de la banque privée.
L’autre bonne nouvelle est venue du coût du risque qui, en se détendant de 13,4%, à 296,3 MDH, grâce essentiellement à une bonne maîtrise du risque de crédit, permet à la banque des Place Nations Unies d’adoucir la pilule du risque fiscal qui lui a causé jusqu’à présent un provisionnement pour risques et charges de plus de 100 MDH. Un niveau dont la pertinence sera vérifiée dans les prochains mois à l’issue du contrôle fiscal en cours. In fine, le résultat net part du groupe s’établit à 787,6 MDH en croissance de 5,4%.
Au demeurant, la filiale de BNP Paribas reste fidèle à sa stratégie de préservation des marges et de croissance mesurée. Toutefois, avec les augmentations de capital successives opérées ces trois dernières années (plus de 2 milliards de DH à travers des conversions d’obligations et de dividendes et une injection de cash frais) et rendues nécessaires pour se conformer notamment au nouveau ratio de solvabilité imposé en 2010 par Bank Al Maghrib, la rentabilité des fonds propres (ROE) revient à un niveau parmi les plus bas des banques cotées, soit 11%.