Exercice en demi-teinte pour les assurances

Le marché de l’assurance a quasiment stagné au cours des trois dernières années. Après une petite hausse enregistrée en 2003 (+1,8%), l’activité a reculé de 1,9% en 2004. D’une année à l’autre, le chiffre d’affaires global du secteur et passé de 12,06 milliards à 11, 83 milliards de DH, dont près de 8,93 milliards au titre de la branche non-vie et 2, 9 milliards pour l’assurance vie.
Par rapport à l’année précédente, la branche vie a chuté de 16,7 %. Cette évolution est tout à fait compréhensible, estiment les professionnels. Elle résulte en particulier de la récupération par la CIMR (Caisse interprofessionnelle marocaine des retraites) de la part salariale jusqu’ici gérée par les compagnies d’assurances, soit un pactole de 1,2 milliards de DH.
L’assurance non-vie, quant à elle, a enregistré une hausse de 4% par rapport à l’année 2003. Cette amélioration est due essentiellement, selon un assureur, au comportement positif de la branche automobile. Celle-ci s’est en effet appréciée de 8,4%, contre 1,1% seulement en 2003. «La croissance de la branche automobile est le résultat des efforts commerciaux consentis par les compagnies, notamment en ce qui concerne les garanties annexes à l’assurance automobile», explique un assureur de la place.
Redistribution des cartes dans le secteur
Autre fait qui a marqué le secteur en 2004 : la baisse d’environ 12 % du chiffre d’affaires de l’accident du travail. Après une augmentation de près de 60 % en 2003, résultant, bien sûr, de l’entrée en vigueur de la loi sur l’AT, et particulièrement de la majoration de 132 %, ce segment a retrouvé, en 2004, un rythme normal d’évolution. La baisse enregistrée au cours de l’exercice 2004 était donc attendue par les professionnels puisque les entreprises n’ont payé, durant cette période, qu’une majoration de 12 %.
Malgré cette petite déprime, l’année 2004 demeure, de l’avis de plusieurs assureurs, «une année charnière, au cours de laquelle les compagnies ont consolidé leur position, notamment celles qui ont fusionné ou encore procédé à la restructuration de leur portefeuille». Cela est ressenti au niveau de l’évolution des parts de marché des principales compagnies. La RMA Wataniya, Wafa Assurance et AXA sont en recul. Quant à la CNIA et Atlanta-Sanad, elles ont gagné quelques points : leurs parts de marché sont respectivement passées de 8,5 % à 9,4% et de 11,8 % à 13,2 % .