BMCE Bank of Africa renforce ses fonds propres

Plusieurs augmentations de capital prévues pour le développement organique du groupe et le renforcement de ses fonds propres. L’activité a marqué le pas en cette année, avec des bénéfices en retrait de 10%. Le groupe portera le nom de Bank of Africa en septembre prochain.

Le groupe BMCE Bank of Africa a mis en place un nouveau plan stratégique étalé sur la période 2019-2021. Il sera axé essentiellement sur le renforcement des fonds propres. C’est ce qu’a révélé Othmane Benjelloun, président du groupe, lors de la présentation des résultats annuels au titre de l’année 2018. A l’occasion, M. Benjelloun a fait nombre d’annonces qui devraient marquer un tournant important dans la vie de la banque, à commencer par un plan de financement devant accompagner cette stratégie triennale d’un montant de 5 milliards de DH. Ces ressources seront mobilisées à travers une augmentation de capital de 900 MDH par conversion optionnelle des dividendes de l’exercice 2018 et le renouvellement de cette opération pour l’exercice prochain du même montant. A cela s’ajoute une autre augmentation de capital par appel public à l’épargne de 1 milliard de DH. Enfin, le groupe bancaire devra bientôt accueillir un nouvel actionnaire étranger dans le tour de table, dont l’identité n’a toujours pas été dévoilée. Ce dernier devrait apporter 200 millions de dollars. La banque compte aussi procéder à l’émission de dette subordonnée avec clause d’absorption des pertes et à une augmentation de capital réservée aux salariés du groupe de 1milliard de DH. Selon le top management, ces opérations devraient contribuer à faire face au développement organique du groupe bancaire et au resserrement des fonds propres, en raison des changements réglementaires. Autre annonce importante révélée lors de l’événement: le changement de la raison sociale du groupe. En effet, BMCE Bank of Africa deviendra Bank Of Africa à partir du 11 septembre prochain.

Quasi-stagnation de la marge d’intérêt

Passons aux réalisations à fin 2018. Elles ne sont pas des plus remarquables pour le groupe ; mais comme l’a annoncé Brahim Touimi Benjelloun, administrateur directeur général de BMCE BOA, «le groupe a marqué une pause». En effet, l’activité commerciale du groupe a marqué le pas, comme l’atteste l’encours des dépôts collectés qui a reculé de 3,2% à 192,5 milliards de DH. De son côté, l’encours des crédits distribués a baissé de 2,5% pour atteindre 179,3 milliards de DH. Naturellement, le produit net bancaire (PNB) s’est établi à 13,2 milliards de DH, en retrait de 1%. Cette diminution recouvre une quasi-stagnation de la marge d’intérêt à 9,7 milliards de DH, et une hausse de 4% de la marge sur commissions, à 2,5 milliards de DH. Combinant une légère hausse des charges générales d’exploitation ( 2,5% à 7,2 milliards de DH), le résultat brut d’exploitation a accusé un retrait de 3,3%, à 5,4 milliards de DH. Quant au coût du risque, il s’est aggravé de 2,2%, à 1,8 milliard de DH, le résultat net part du groupe a décroché de 10%, totalisant 1,8 milliard de DH. Il faut dire que le repli des indicateurs financiers a coïncidé avec la stratégie d’optimisation bilancielle adoptée par la banque, qui a donc permis de renforcer les ratios de capitalisation de la banque. Ainsi, le ratio de solvabilité est passé de 12,5% en 2017 à 12,6% en consolidé et le ratio Tier I consolidé a gagné 30 points de base à 9,6%.

L’activité de la banque à l’international se porte bien. Le groupe a ainsi renforcé le maillage territorial de BOA. La banque est ainsi présente dans 18 pays et a ouvert 19 nouvelles agences, portant la taille du réseau à 585 unités. Ce qui a permis l’ouverture de 369 000 comptes en une année, soit un total de 3,9 millions de comptes.
De plus, les dépôts de la clientèle ressortent en progression de 3% à
5,4 milliards d’euros. Les crédits octroyés, eux, se sont renforcés de 5% à 4,1 milliards d’euros.