Des ratés dans le contrat-programme
Les opérateurs sont mis en difficulté par le prix du gasoil et l’exacerbation de la concurrence.
Le renouvellement du parc bute sur le manque de moyens financiers.
Les transporteurs routiers de marchandises, représentés par leur fédération, ont, il y a quelques jours, été une fois de plus reçus par le ministre de l’Equipement et du Transport. A l’ordre du jour : l’appréciation des effets de la loi 16/99 libéralisant le transport de marchandises, et surtout, l’évaluation des objectifs fixés par le contrat-programme signé entre le gouvernement et la fédération dans la foulée de l’entrée en vigueur de cette loi, en mars 2003.
Première remarque, si le gouvernement poursuit sa politique plutôt volontariste de structuration du secteur, notamment en matière de réglementation, d’organisation des métiers liés au transport, d’équipement et de contrôle, du côté des transporteurs, tous les engagements annoncés n’ont pas été tenus, précise une source au ministère qui tient à garder l’anonymat. «Les transporteurs adhèrent au contrat-programme, mais peinent à réaliser les actions qui demandent de leur part un effort de financement», résume-t-on. Ce sont donc les volets formation, mise en place d’un observatoire du transport et mise à niveau de l’entreprise de transport. Aussi, c’est le ministère de tutelle qui continue de prendre le taureau par les cornes pour faire avancer les choses.
Ainsi, et s’agissant de la mise à niveau, les avancées sont encore très faibles. A l’exception de l’enveloppe de 9 MDH, représentant une quote-part de 20 % de l’argent de la fameuse «caisse de retour à vide», retenue à la source après la liquidation de cette caisse, le secteur a du mal à accéder au financement auprès du système bancaire, ce qui pose un gros problème quant au renouvellement du parc de véhicules, les moins de 8 tonnes notamment.
Le ministère de tutelle semble adhérer à l’idée du gasoil professionnel
Dans ce sens, le ministère met sur pied tout un système d’incitation, dont une partie sera contenue dans la Loi de finances 2006, pour pousser les transporteurs à renouveler leurs véhicules en sollicitant des financements bancaires. Les banques devraient, selon un transporteur, être motivées par l’effet de masse plus que par le montant de l’investissement par entreprise. Ce renouvellement du parc est d’autant plus nécessaire que la concurrence accrue depuis la libéralisation et l’augmentation du prix du gasoil à la pompe ont fortement grevé la rentabilité des entreprises. La revendication longtemps ignorée des transporteurs pour l’adoption de ce qu’ils appellent le «gasoil professionnel» semble aujourd’hui susciter l’adhésion du département du transport qui devrait présenter un projet dans ce sens.