Casablanca aura un nouveau schéma directeur en juillet 2007

Population, habitat, activités économiques, environnement,… l’Agence urbaine a réalisé un diagnostic complet.
La ville subit une forte pression démographique avec son lot de problèmes
comme la dégradation de l’environnement.
Comment sera Casablanca dans 20 ou 25 ans ? Difficile de répondre à la question. La réflexion et les études actuellement menées, qui devront donner naissance à un plan de développement stratégique et un schéma directeur d’aménagement urbain (SDAU) du grand Casablanca, sont toujours en cours. Mais le chantier a cette fois-ci l’avantage d’obéir à un calendrier précis. Entamée en avril 2005, la première phase qui a consisté à dresser un état des lieux et les enjeux de développement à long terme aura pris un an. Ce diagnostic, présenté il y a quelques jours pour être l’objet d’une concertation élargie durant quelques mois, devra donner, d’ici septembre prochain, les scénarios de développement durable pour la région. Restera alors la troisième phase, celle de l’élaboration du plan et du schéma directeur qui devront être dévoilés en juillet 2007.
50 000 habitants de plus chaque année
Le diagnostic effectué par l’Agence urbaine témoigne de l’urgence d’une nouvelle planification dans le développement de la ville. Casablanca subit une pression démographique énorme comme en témoignent quelques indicateurs sociaux économiques : la métropole, qui comptait au dernier recensement de 2004 3,6 millions d’habitants, reçoit chaque année 50 000 à 60 000 habitants de plus. Cela sachant que le nombre d’habitants est en baisse dans le centre de la ville, et la croissance est plus forte à mesure que l’on s’en éloigne.
Autre information : le nombre de ménages croît deux fois plus vite que la population de la ville elle-même, ce qui se traduit par autant de demandes de logements et d’équipements de base, notamment en périphérie. Qu’on en juge à travers l’exemple des écoles publiques où les classes accueillent jusqu’à 80 élèves dans des zones comme Bouskoura, Dar Bouazza ou Lahraouiyine, contre 25 dans les quartiers du centre. Ceci étant, l’analphabétisme est la seule chose démocratiquement répartie dans tous les arrondissements du Grand Casablanca.
Le taux de chômage dans la ville (21 %) reste très élevé par rapport à la moyenne nationale et, encore plus préoccupant, c’est que le nombre d’emplois stagne depuis cinq ans. L’explication donnée est que le potentiel humain est largement sous-utilisé. En effet, 25 % des actifs de la ville sont occupés dans le secteur informel et produisent moins de 1 % du PIB de la région. De même, dans le secteur privé, 30 % des actifs travaillent pour leur compte, ce qui dénote une faible concentration du capital.
S’agissant de la répartition géographique des activités, l’étude montre que les locaux d’entreprises industrielles sont pour plus de la moitié disséminés dans la périphérie de la ville dans les anciennes zones (Aïn Sebaa, Mohammédia) mais également à Dar Bouazza, Sidi Maârouf et Nouaceur. Les activités de services se concentrent de plus en plus dans l’axe du boulevard Zerktouni. En parallèle, l’activité de la distribution connaît un essor remarquable avec le développement des grandes surfaces.
25% des actifs de la ville travaillent dans l’informel
Le diagnostic serait incomplet s’il n’accordait pas d’importance au transport et aux déplacements des Casablancais et à l’état de l’environnement de la région. Ce sont là deux points importants. En effet, si le port de Casablanca reste de loin le premier port du Royaume, l’activité portuaire est appelée à se déplacer dans les années à venir vers Tanger Med et Jorf Lasfar pour les phosphates et le pétrole. Mais le point noir de la région reste le faible niveau du transport routier collectif, tributaire du PDU (Plan de déplacement urbain), qui devrait voir le jour dans les mois qui viennent. Par ailleurs, le Grand Casablanca connaît un environnement en dégradation continue (pollution, surexploitation des ressources hydriques, recul des forêts et des espaces verts).
Ce sont là autant de défis qu’il faut relever dans les 10 à 15 années qui viennent. Il s’agit de mettre en place un modèle de développement économique durable, apte à augmenter de plus de 50 % le nombre d’emplois offerts par la région, ceci d’autant que la croissance démographique va augmenter le nombre de jeunes en âge d’activité. Comment ? C’est précisément ce que devront révéler le Plan de développement stratégique, la Charte de développement ainsi que le nouveau Schéma directeur sur lesquels planchent les équipes de la ville et de la région.