Bonne nouvelle : la soumission électronique aux marchés publics sera lancée dans cinq mois

C’est la dernière étape du vaste programme de gestion intégrée et dématérialisée des dépenses de l’Etat généralisé depuis le 1er janvier 2010 à  toutes les administrations
Les soumissionnaires pourront effectuer leurs démarches sur le portail marchespublics.ma
Le système permet à  10 000 agents étatiques de passer leurs ordres chaque jour.

S’il l’on devait prendre comme exemple un succès marquant dans l’informatisation du fonctionnement et des services offerts par l’Etat (projet appelé communément e-gov) c’est bien le programme de gestion intégrée des dépenses de l’Etat (GID) qui remporterait la palme. Lancé en 2007 par la Trésorerie générale du Royaume (TGR), ce projet qui vise la dématérialisation de la commande publique a été généralisé depuis le 1er janvier 2010 à toutes les administrations, aux collectivités locales et aux entreprises publiques. «En 2009, le GID n’était utilisé que par une dizaine d’administrations», rappelle Mohamed Saâd El Alaoui, chargé du programme au sein de la TGR.
Concrètement, ce système permet à toutes les administrations de gérer leurs commandes et leurs dépenses d’une manière transparente grâce à un support informatique. «Depuis le 1er janvier, tout ce qui est Budget de l’Etat, de la délégation de crédit au paiement du fournisseur en passant par l’engagement, est géré par un système commun et dématérialisé. Plusieurs ministères ont déjà utilisé le système et certaines ambassades y ont même eu recours pour réaliser des délégations de crédit à partir de l’étranger», se félicite M. El Alaoui.

Un outil de transparence et de lutte contre la corruption

Ce sont donc plus de 10 000 utilisateurs au niveau de 1 500 services (les donneurs d’ordre) de l’Etat qui pourront se connecter chaque jour sur le GID pour passer leurs commandes, engager des dépenses ou encore payer leurs fournisseurs. «Ce système gèrera des centaines de milliers d’actes par année», commente le directeur du programme. D’ailleurs, la TGR démarre sous peu une vaste procédure visant la simplification, la dématérialisation et l’automatisation des actes relatifs au Budget de l’Etat. Il faut dire qu’avant la mise en œuvre de ce système, les différentes administrations marocaines dédiaient près de 10 000 fonctionnaires à la gestion des quelque 13 000 marchés publics annuels. «Le nouveau système nous permettra donc de dégager des compétences pour d’autres tâches», explique-t-on à la TGR.
La transparence n’est pas le seul avantage et les promoteurs de ce programme insistent également sur le gain de temps qu’il procure. Pour illustrer ses propos, M.El Alaoui cite l’exemple d’une délégation de crédit. «Auparavant, la réalisation de cette délégation pouvait prendre jusqu’à 3 mois, mais, avec le GID, elle peut se faire en un clic», fait-il remarquer. Outre ce système, la TGR est engagée sur un second chantier non moins important, celui des marchés publics. Promise en 2008 pour le début 2010, la soumission électronique aux marchés publics prendra finalement six mois de plus. «Elle sera possible à la fin du premier semestre», affirme M. El Alaoui. Cette procédure dématérialisée permettra aux prestataires de transmettre leurs dossiers de candidature sous forme électronique. Les acheteurs publics, quant à eux, recevront les soumissions électroniques dans des conditions sécurisées. «Nous avons finalisé une importante partie de ce vaste programme puisque le portail réservé aux marchés publics qui permet aussi bien la publication que le téléchargement des informations et des documents se rapportant à la passation des commandes publiques est déjà opérationnel», explique-t-on auprès de la TGR. Les fournisseurs de l’Etat le savent depuis plusieurs mois déjà, le portail marchespublics.ma permet actuellement de consulter et de suivre les programmes prévisionnels des achats et les avis d’appels d’offres ainsi que leurs résultats. Et ce n’est pas tout, puisque la TGR dispose actuellement d’une base de données contenant toutes les informations concernant la gestion et le suivi des commandes de l’Etat comme les délais de réalisation et la répartition des marchés par nature et par zones géographiques.
Les entreprises qui répondent aux appels d’offres émis par les administrations attendent beaucoup de ce système. «La dématérialisation de la commande publique est une excellente chose pour le secteur du BTP notamment. Elle permet non seulement de combattre la corruption, mais aussi de gagner du temps dans le traitement des commandes», se réjouit Mostapha Meftah, directeur délégué de la Fédération nationale des BTP (FNBTP). Selon lui, la plupart des entreprises du secteur ont été bien préparées pour utiliser le portail des marchés publics. «Plusieurs sociétés utilisent déjà le portail pour télécharger les appels d’offres et n’auront aucun problème pour étendre cette utilisation à la soumission électronique. Mais il faudra attendre un peu pour que cette soumission soit généralisée à toutes les entreprises et à tous les appels d’offres», conclut-il.