Balance commerciale 2010 : le taux de couverture s’améliore de 7 points, à  49.8%

Le redressement est favorisé par la hausse des recettes des phosphates et dérivés. Les exportations de produits industriels s’améliorent. Les factures pétrolières et alimentaires continuent d’augmenter.

Les chiffres actualisés de la balance commerciale de l’année 2010 viennent d’être publiés. En définitive, il s’en dégage un solde négatif de 149,14 milliards de DH, en recul de 1,2% par rapport à l’année précédente. Le taux de couverture s’est par la même occasion amélioré de 7 points, passant de 42,8 à 49,8%. Deux points supplémentaires ont même été gagnés par rapport à 2008. Cette hausse est totalement imputée aux exportations dont la valeur a progressé de 30,9%, à 148 milliards de DH. Elle a été suffisamment significative pour neutraliser celle des importations qui est pourtant de 12,5%, à 297,1 milliards de DH.
A première vue, l’évolution appréciable des exportations peut être imputée aux campagnes menées sans relâche par Maroc Export et son ministère de tutelle qui, avec différents groupes sectoriels, sillonnent une bonne partie du monde pour promouvoir les produits et le savoir-faire marocains. A cet égard, on peut relever que les exportations de produits finis d’équipement industriel se sont appréciés de 42,1% en valeur, à 23,1 milliards de DH. Profitant des délocalisations, le Maroc consolide ainsi son rang d’exportateur de composants électriques. Le volume de fils et câbles a ainsi grimpé de  63 862 à 91 829 tonnes, pour des recettes en amélioration de 51,2%, à 13,74 milliards de DH. Idem pour les exportations de voitures industrielles qui sont passées de 964,3 millions à     1,1 milliard de DH, soit 14% de plus. Les sous-systèmes électroniques ont en revanche donné des résultats moins satisfaisants. La valeur n’a que faiblement augmenté (+0,86%), alors que le volume s’est apprécié de 29,7% à 48 tonnes. Les expéditions de produits bruts d’origine animale ont aussi sensiblement contribué à l’amélioration de la balance commerciale, passant de 2,38 milliards à 3,7 milliards de DH, soit une hausse de 55,4%. Dans cette catégorie, deux produits se distinguent nettement : l’huile d’olive brute et raffinée et la pâte à papier. Pour le premier, on s’aperçoit que le Maroc n’a pas eu tort d’y miser. Les quantités expédiées s’élèvent à 24 655 tonnes contre seulement 4 249 une année plus tôt. Les recettes ont corrélativement gonflé de 423%, à 503 MDH.
Le second produit, la pâte à papier, a rapporté 970 MDH, soit un peu plus du double de l’année précédente eu égard à la flambée des cours des matières premières.
Cependant, l’amélioration du solde commercial tient principalement à la reprise du marché des phosphates et dérivés. Sur les 14,2 milliards de DH encaissés sur les ventes des produits bruts d’origine minérale (barium, fer, manganèse, plomb, zinc…), les phosphates totalisent 8,98 milliards, soit le double de l’année d’avant. Dans la même veine, les engrais naturels et chimiques ont totalisé 13 milliards de DH, en hausse de 132%.

Des besoins incompressibles en biens d’équipement

Quant aux ventes d’acides phosphoriques, elles se sont appréciées de 69%, à 13,6 milliards de DH. En tant que premier exportateur mondial de phosphates et dérivés, le groupe OCP est en mesure de contrôler les cours en agissant sur la demande, de sorte à optimiser ses revenus. La situation est tout autre pour les produits finis de consommation dont le marché est très concurrentiel. Dans l’ensemble, les exportations se sont améliorées de 7%, à 35 milliards de DH. Mais les recettes générées par les vêtements confectionnés qui constituent le gros de l’offre marocaine ont  légèrement reculé (17,795 milliards de DH à 17,793 milliards) tandis que le volume a triplé, à 165 335 tonnes. Preuve des prix bas payés par les donneurs d’ordre.
Pour les importations, la facture pétrolière a continué de gonfler, passant de 54,1 à     68 milliards de DH. Le Maroc est aussi un gros acheteur de produits alimentaires dont la valeur a grimpé de 19,8 %, à 29 milliards de DH. Blé, sucre et maïs constituent la part la plus significative, avec respectivement 7,3 milliards (+32 %), 3,3 milliards (+2,9 % mais -18,2% en volume) et 3,75 milliards de DH (+30,6%). Les demi-produits ont suivi la tendance générale. Le Royaume a acheté pour 62 milliards de DH de marchandises entrant dans la fabrication de produits manufacturés. Produits chimiques, matières plastiques artificielles,  fil de fer et acier, produits céramiques, fil de coton… La liste est longue, tout comme l’est celle des produits finis d’équipement industriel dont le montant a atteint 64,1 milliards de DH contre 62,9 milliards en 2009.
En tant que pays en émergence, le Maroc a encore besoin de s’équiper, d’où l’importance de la facture. En raison des différents accords de libre-échange, le marché est aussi davantage ouvert aux produits finis de consommation d’origine étrangère. Ce poste continue ainsi d’augmenter plus ou moins sensiblement. En une année, la valeur des importations a évolué de 5,2%, à 55,8 milliards de DH. Sachant que le pays restera pour longtemps un importateur net, le pari est de pousser vigoureusement les exportations pour soulager la balance courante.