Attijariwafa bank en quête d’un nouveau patron

Khalid Oudghiri, actuel PDG, est proposé à la tête du conseil de surveillance

La présidence du directoire devrait revenir à l’un des trois directeurs généraux.

Attijariwafa bank se dote d’un conseil de surveillance et d’un directoire. Son dernier conseil d’administration a entériné le projet. L’information n’est pas encore officielle, mais Khalid Oudghiri, l’actuel PDG du groupe, est proposé en tant que président du conseil de surveillance. L’assemblée générale ordinaire du 31 mai 2006 devra approuver la décision de changement de structure juridique et nommer le nouveau président du directoire.

Selon Wafa Guessous, secrétaire général d’Attijariwafa bank, «la banque fonctionne déjà selon une structure approchante et les résolutions du conseil d’administration ne viennent que pour la consacrer, selon les normes en vigueur». Et de préciser : «La banque dispose déjà de comités stratégiques et opérationnels pour une gestion collégiale ; l’actuel PDG est beaucoup plus impliqué dans la stratégie aux côtés des actionnaires et les directeurs généraux s’occupent de l’opérationnel». La nomination de M. Oudghiri à la fonction de président du conseil de surveillance ne signifie pas qu’«il est sur une voie de garage», comme cela a été interprété.

Ce n’est pas l’avis de quelques observateurs qui certes voient là une amélioration des structures de gouvernance, mais s’inquiètent de voir Khalid Oudghiri écarté de la gestion opérationnelle. «C’est une décision qui risque de perturber sérieusement la suite de la fusion et l’exécution des projets lancés par la banque», fait remarquer un de ses hauts cadres qui a souhaité garder l’anonymat.

Trois candidats en lice pour la présidence du directoire
Selon cette source, «contrairement à ce qui a été annoncé par le management, la fusion n’est pas encore finalisée, car il reste toute la problématique du sytème d’information et la gestion du réseau».
Parmi les projets de développement de l’établissement, citons le rachat en 2005, avec Banco Santander, de 33,54% de la Banque du Sud, en Tunisie, l’ouverture d’une banque au Sénégal et en France, l’installation d’un desk commercial en Chine et enfin la demande d’autorisation pour lancer une banque de dépôt en Algérie.

Globalement, l’annonce est diversement appréciée par les milieux d’affaires. Selon nos sources, parmi les dossiers que l’on pourrait reprocher à M. Oudghiri, il y a «la mauvaise gestion des problèmes des représentations de l’ex-Wafabank en Italie, qui font actuellement l’objet d’un contrôle fiscal. Le fisc italien demande à la banque de payer des pénalités estimées à 30 millions d’euros (330 MDH)». Wafa Gessous, elle, précise que «la justice italienne n’a pas encore rendu son verdict et que l’administration des Impôts peut demander les pénalités qu’elle veut ; il faut que les montants demandés reflètent le volume d’affaires». De plus, «le Maroc a une convention de non double imposition avec l’Italie».

Pour la présidence du directoire, trois directeurs généraux – Mohammed Kettani, Boubker Jaï et Omar Bounjou – sont des candidats possibles.