Airbus investit les derniers bastions de Boeing

Royal Air Maroc reçoit son second Airbus A321 le 1er décembre prochain

A fin octobre 2003, 248 Airbus étaient commandés contre 175 Boeing.
Le constructeur européen prépare son géant du ciel, le A380,
qui commencera à voler en en 2006.

Il pèse 560 tonnes et transporte à son bord 555 passagers sur de très longues distances pouvant atteindre 14 800 kilomètres. A bord, en plus des cabines très confortables, même luxueuses pour certaines d’entre elles, les passagers n’auront pas l’impression de voler mais d’être sur un «Titanic». Zones de repos, salles de projections de films, zones de shopping, salles de réunion.
Le nouveau-né d’Airbus, baptisé A380, est une véritable ville volante. Et ce n’est pas de la science-fiction. En 2006, ce monstre du ciel entrera en service et, en 2007, année de livraison du premier exemplaire, il se posera sur les tarmacs des plus grands aéroports du monde. A ce jour, 11 compagnies ont déjà passé 121 commandes fermes de cet avion qui coûtera environ 250 millions de dollars (2,5 milliards de DH). Les composantes de ce monstre sont déjà en fabrication à travers les 16 sites d’Airbus en Europe et même auprès de sous-traitants en dehors de l’Europe. Les premières parties commenceront à être acheminées à partir de mars-avril 2004 vers les sites d’assemblage final de Hambourg et Toulouse, dont la construction est très avancée.
Cet appareil viendra ainsi renforcer les autres familles de la gamme Airbus pour lesquelles les commandes et les livraisons semblent déjà bien se porter. Royal Air Maroc réceptionnera, à ce titre, son deuxième A321 le 1er décembre prochain ; le premier ayant été livré début novembre.

Avec 59 % de parts de marché, Airbus est désormais leader mondial
Pour Airbus, et particulièrement pour Abdellah Sbai, le vice-président des ventes pour la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, c’est plus qu’une réussite car Royal Air Maroc était encore un des derniers bastions de la région à être fortement rallié à son concurrent Boeing, alors que Tunisair et Air Algérie exploitaient depuis longtemps des Airbus. Abdellah Sbai n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin puisqu’il s’est fixé comme prochain objectif de convaincre la RAM d’acheter des A330-200, comme ceux que vient de commander Air Algérie. A ce jour, Airbus totalise 300 commandes émanant de la région où 240 appareils sont déjà en service. Pour vendre, le constructeur met en avant le caractère avant-gardiste de ses avions, qui sont un véritable concentré des dernières technologies, et le confort qu’ils assurent aussi bien à l’équipage qu’aux passagers. «La différence est nette et perceptible», confirme le commandant Mostafa Ouakim, pilote de ligne de la RAM en formation chez Airbus à Toulouse. A la question de savoir s’il n’est pas dépaysé dans un cockpit aussi high-tech (un Airbus se pilote par un side-stick controller, une sorte de petit joystick), il répond que «les sensations ne sont pas les mêmes, tout est électrique». Pour les quatre A321 qui seront intégrés dans la flotte de la RAM, 20 équipages ont été formés à raison de 5 équipages par appareil. Mais ce n’est pas tout. Il faut également former d’autres catégories de personnel, particulièrement les ingénieurs et techniciens qui devront entretenir ou réparer l’avion. Côté confort en cabine, là aussi, le constructeur n’a pas oublié les passagers. Dans la famille A320, dont font partie les quatre nouveaux appareils de la RAM, la cabine est plus spacieuse, les sièges plus larges, le couloir central également, il y a plus de capacité pour les bagages et le fret. Car contrairement à leur concurrent américain de Seattle, le véritable client final pour Airbus, c’est le passager et non la compagnie. Et c’est ce qui explique que d’année en année son marché ne cesse de s’élargir. 2003 sera l’année de la consécration puisque pour la première fois depuis sa création, Airbus aura une part de marché de 59 %, supérieure à celle de son concurrent Boeing qui en détient 41 %. Un mythe est tombé !