22 MDH pour promouvoir les petites entreprises rurales du Nord
Les fonds sont offerts par la Coopération technique belge. Objectif : soutenir 200 micro-entrepreneurs grà¢ce à un appui non financier.
Même si le secteur du microcrédit au Maroc connaît depuis quelques années des difficultés, il ne faut pas pour autant en rejeter la faute sur le concept qui reste un outil efficace contribuant à la réduction de la pauvreté. L’Agence de développement social (ADS) et la Coopération technique belge (CTB) l’ont bien compris. C’est pourquoi elles se sont associées pour mettre en place un programme de promotion des micro-entreprises rurales dans le nord du Maroc à travers l’appui au secteur du microcrédit. Après une étude préalable d’identification et de formulation du projet menée notamment avec le ministère de l’économie et des finances et la Fédération nationale des associations de microcrédit (FNAM), c’est donc l’ADS qui a été désignée comme agence représentante de l’Etat marocain pour la mise en œuvre de l’initiative. C’est un don de 2 millions d’euros (22 MDH) de la CTB qui permet d’initier le programme qui durera cinq ans. «585 000 euros, soit 6,4 MDH, sont destinés à assurer le financement ou le refinancement des associations de microcrédit. 960 050 euros seront versés par tranches à l’ADS en vertu d’une convention d’exécution la liant à la CTB. Quant aux 454 950 euros, ou 5 MDH, restants, ils permettront de couvrir les frais afférents à l’assistance technique, aux évaluations et aux études d’appui au projet», détaille Nadia Mannaoui, assistante technique du programme auprès de la CTB. Se limitant pour l’instant à la wilaya de Tétouan, il n’est pas impossible que le programme s’étende progressivement à d’autres régions si le bilan à mi-parcours s’avère fructueux.
L’argent seul ne garantit pas la réussite d’un projet
L’équipe chargée de la mise en œuvre est en place depuis août 2010. Un plan d’action prioritaire a été dressé pour les six prochains mois et des études sur la ligne de base et les besoins en formation des associations de microcrédit (AMC) ont été lancées. «L’aspect économique est très important, mais l’argent seul n’est pas la clé», explique Mohamed Najib Guedira, directeur général de l’ADS. «L’idée de ce programme est principalement d’accompagner les AMC à s’investir dans l’appui non financier aux micro-entrepreneurs et d’éviter par la même occasion les dysfonctionnements du microcrédit tels que le surendettement. Nous souhaitons également les aider à développer des produits mieux adaptés au milieu rural et à ses besoins», poursuit M. Guedira. Il faut dire que depuis la création de l’INDH et du fonds Jaïda, l’ADS ne finance plus directement le microcrédit, rappelle-t-il. L’objectif est de soutenir près de 200 micro-entrepreneurs en établissant une liste de filières d’activités, en concertation avec les AMC choisies. «Il s’agit de traiter l’ensemble de la problématique, du démarrage de l’activité génératrice de revenus à l’accès aux marchés, en passant par la gestion de la productivité», précise le DG de l’ADS. Voilà une approche novatrice du financement du microcrédit qui ne prend plus en compte les objectifs chiffrés des AMC mais la durabilité du projet du micro-entrepreneur.