Un employeur sans assurance accident du travail

Je suis victime d’un accident du travail grave, mais il semblerait que mon employeur n’est pas assuré contre les accidents du travail. De plus, il ne semble pas non plus à  même de pouvoir supporter le paiement des indemnités, vu qu’il est en difficultés financières. Que dois-je faire ?

Je voudrais tout d’abord vous signaler que le défaut de souscription d’assurance contre les accidents du travail par un employeur constitue une infraction passible d’une amende car, depuis 2002, les assurances contre les accidents du travail sont devenues obligatoires.
A cet effet, vous pouvez déposer d’ores et déjà une plainte auprès du ministère du travail et du procureur du Roi.
Cependant, si votre employeur n’est pas solvable, vous devez dans un premier temps suivre votre procédure en bonne et due forme auprès de l’autorité locale chargée de recevoir les déclarations des accidents du travail, puis devant le tribunal de première instance pour obtenir un jugement définitif et exécutoire contre votre employeur.
Ce jugement doit vous octroyer évidemment soit une indemnité sous forme de capital,  soit une rente viagère que vous percevrez toute votre vie, et éventuellement un appareillage, qui seront pris en charge par le Fonds de garantie des victimes des accidents de circulation.
Ainsi, conformément au Décret n° 2-56-769 du 23 chaoual 1377 (13 mai 1958) déterminant le rôle du Fonds de garantie des victimes d’accidents du travail et les conditions dans lesquelles ces victimes peuvent se pourvoir auprès de cet organisme, vous avez tout à fait le droit de faire recours à ce fonds et obtenir votre indemnité.
En effet, l’article 2 dispose: “Tout bénéficiaire d’une indemnité liquidée en application du dahir susvisé du 25 hija 1345 (25 juin 1927) à la suite d’un accident ayant entraîné la mort ou une incapacité de travail, qui n’aura pu obtenir le paiement, lors de leur exigibilité, des sommes qui lui sont dues, doit en faire la déclaration au juge de paix de la circonscription dans laquelle est située sa résidence.

Il en est de même, en ce qui concerne les frais d’appareillage de la victime.”
Vous avez également le droit de faire vous-même la déclaration auprès du juge compétent, soit par votre mandataire.
La déclaration, rédigée par les soins du juge et  signée par vous-même, doit indiquer:

1. votre nom, prénom, âge, nationalité, état civil, profession, et votre domicile en tant que bénéficiaire de l’indemnité ;
2. les nom et domicile du chef d’entreprise débiteur;
3. la nature de l’indemnité et le montant de la créance réclamée ;
4. l’ordonnance ou la décision judiciaire en vertu de laquelle vous agissez en tant que bénéficiaire et dont j’ai parlé ci-dessus;

La semaine prochaine, on traitera de la procédure à suivre pour obtenir votre indemnité.