Enquête sur le voile intégral sur La Chaîne parlementaire, Lundi 28 décembre à  23h00

Voilà un documentaire qui essaie de comprendre ce qui se passe dans la tête d’une Française d’origine marocaine, tunisienne ou algérienne, bref une musulmane qui porte la burqa dans un pays où elle a la possibilité de vivre librement. Et surtout dans un pays qui montre son hostilité à ce signe religieux, jugé radical non seulement par la France laïque, mais aussi par des imams modérés. Rappel des faits : en septembre dernier, la France est devenue le premier pays européen à interdire la burqa et le niqab dans tout l’espace public. Il est désormais illégal de «dissimuler son visage», d’une manière ou d’une autre, non seulement dans les lieux officiels, hôpitaux, postes, mairies, mais également dans les cafés, les parcs ou les transports.
La loi prévoit pour les femmes entièrement voilées -après une période de «médiation» de six mois – une amende de 22 à 150 euros et un stage de «citoyenneté». Toute personne qui oblige une femme à se voiler encourt quant à elle une peine d’un an de prison. Négar Zoka, réalisatrice de Enquête sur le voile intégral, est une Française d’origine iranienne. Elle nous livre là un film tout en fraîcheur, avec comme objectif principal comprendre ce qui pousse, dans la France d’aujourd’hui, quelques centaines de femmes à porter le niqab. Mais aussi, les raisons qui font que la République se sent menacée par une poignée de femmes qui ont décidé de se mettre en marge de la société. «Moi, même si je n’aime pas les femmes portant le voile intégral, je ne comprends pas les réactions violentes et l’ampleur de ce débat. A travers ce film, j’espère que je vais mieux comprendre mon pays et les gens qui le composent», affirme la réalisatrice qui n’hésite pas à user d’humour, comme lorsqu’elle s’engueule avec  son preneur de son, qui n’hésite pas à rentrer dans le champ de la caméra. Histoire de dédramatiser un sujet qui déchaîne encore les passions, en France et même chez nous. Négar Zoka va à la rencontre d’un administrateur d’un site Internet salafiste, de femmes portant le niqab et de militants de l’organisation Riposte laïque. Elle sollicite Jean Baubérot, l’historien spécialiste de la laïcité et le sociologue Samir Amghar, spécialiste de l’islam de France et de la mouvance intégriste. Si elle tend à montrer que la burqa n’est qu’un épiphénomène qu’il aurait été plus judicieux d’ignorer, elle laisse la porte ouverte au dialogue. Un message précieux en ces temps d’intolérance