L’islam, fonds de commerce

Les porte-voix attitrés des islamophobes jurent, la main sur le coeur et des trémolos dans la voix, que ce n’est pas l’islam qui est l’objet de leur ressentiment, mais ceux-là qui l’instrumentalisent à des fins, disons, pas très catholiques.
Les porte-voix attitrés des islamophobes jurent, la main sur le coeur et des trémolos dans la voix, que ce n’est pas l’islam qui est l’objet de leur ressentiment, mais ceux-là qui l’instrumentalisent à des fins, disons, pas très catholiques. Les portes du paradis leur auraient été grandes ouvertes si la haine de l’islam, sans nuances, ne constituait pas leur fonds de commerce politique. Si l’on ajoute foi aux récents sondages, Martine Le Pen, l’héritière chérie de l’autre sinistre agité du bocal, serait en train de damer le pion à ses rivaux présidentiables. Par quel stratagème ? Tout simplement, en exploitant honteusement les convulsions d’une partie du monde musulman, pour sonner l’alarme d’une invasion massive des musulmans de la France. Personne n’ignore qu’à l’exception de quelques dizaines de réfugiés tunisiens qui ont échoué sur l’île italienne de Lampedusa, il n’y a pas véritablement un afflux migratoire. Loin s’en faut. Mais l’argument de vente de la belle démagogue porte, au point de déteindre sur Nicolas Sarkozy soi-même.?En Suisse, l’Union démocratique du centre (UDC) ne cesse de monter en puissance. Elle doit son ascension vertigineuse à sa dénonciation répétitive des «abuseurs» du pays du chocolat, en premier, les musulmans. Le Parti autrichien de la liberté (FPÖ), 23% des intentions de vote pour les prochaines élections législatives, use et abuse du «terrorisme islamique». Sur la même corde tire le Parti du peuple danois (DF), troisième formation politique du pays. Pendant que les Démocrates de Suède présentent l’islam comme le plus grand péril et font de la lutte contre l’immigration musulmane leur cheval de bataille. Et pourtant, ils prétendent ne pas instrumentaliser l’islam. Comble de la mauvaise foi.