Un ego surdimensionné peut être une source de performance

Le besoin de reconnaissance, associé à un comportement dominant, génère des comportements qui laissent peu de place aux autres. Travailler en bonne intelligence ne se décrète pas; en mettant chacun à sa place, il est possible d’améliorer la performance collective.
Des candidats qui se surestiment, des managers narcissiques, des collègues arrogants… Depuis que la performance individuelle a pris une place importante dans la détermination du niveau de rémunération, ces caractères et comportements ne se sont jamais aussi exprimés dans l’entreprise. Cependant, il n’y a rien de nouveau dans cela. Ce genre de personnalités qui ont un égo surdimensionné a toujours existé dans la société. Le cadre professionnel ne peut donc échapper à la règle. Le problème est que le fait de ne penser qu’à soi peu être rédhibitoire dans un milieu où le travail d’équipe, l’écoute et l’empathie sont privilégiés. En quelque sorte, cette attitude non conformiste engendre des conflits et nuit énormément à la productivité. En psychologie, l’égo est défini comme une représentation que nous avons de nous-mêmes, une certaine conscience de nos propres capacités et de notre place au sein d’un groupe donné: la famille, l’entreprise et la société dans son ensemble. Cette idée à propos de nous-mêmes se forge à la rencontre des autres personnes, dans un processus permanent de comparaison. Ainsi, le besoin de reconnaissance associé à un comportement dominant va générer des comportements qui laissent peu de place aux autres. Moi d’abord, les autres ensuite.
L’entreprise est un creuset où se retrouvent toutes les personnalités
Avec un tel profil, l’entreprise peut passer à côté de ses objectifs. D’où la nécessité de les repérer et d’essayer de faire de ce «boulet» une force. En réalité, l’entreprise, comme la société dans son ensemble, est un creuset où se rencontrent toutes les personnalités. En mettant chacun à la place qui lui sied, on arrive à des résultats tangibles.
C’est pour dire que l’égo peut constituer un facteur inhibateur, tout comme il peut être un moteur de performance pour l’entreprise et d’évolution de carrière pour l’individu. En effet, ce caractère se retrouve chez un leader, un baroudeur, qui peut prendre des initiatives qui en rebutent d’autres. Souvent il se fixe des objectifs personnels très élevés et use de tous les moyens pour les atteindre. C’est là que le bât blesse. C’est difficile à corriger, parce que le fait de travailler en bonne intelligence ne se décrète pas. Reste que le team-building, les sorties de groupes et des actions de formation peuvent avoir des effets positifs sur l’esprit d’équipe.